Notre test & avis sur la Samsung Galaxy TabPro S

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Comme ses concurrents Apple et Google, Samsung semble vouloir lorgner du côté des professionnels avec sa nouvelle tablette Galaxy TabPro S. Pari réussi ? On vous dit tout dans ce test.

Sommaire

Caractéristiques techniques

Actuellement, la Surface Pro 4 fait office de référence dans le milieu des tablettes hybrides à destination des professionnels (ou des particuliers exigeants). Apple et Google ont aussi rejoint cette course effrénée pour la conquête de ce nouveau public avec l’iPad Pro et la Pixel C (relire notre Comparatif Samsung Galaxy TabPro S et Microsoft Surface Pro 4. Laquelle choisir ?). Samsung se devait donc de faire fort afin de se mettre sur un pied d’égalité avec ses rivaux, quitte à changer quelques-une de ses habitudes. Voyons d’abord la fiche technique, plutôt alléchante :

  • Écran 12″ Super AMOLED 2160 x 1440 px
  • Processeur Intel Core M3-6Y30 à 2.2 GHz
  • 4 Go RAM
  • 128 Go SSD
  • Wifi 802.11 b/g/n/ac, bluetooth 4.1, USB 3.1 Type-C, jack 3.5 mm
  • APN 5 MP et 5 MP
  • Batterie 5200 mAh
  • Windows 10 Home

On retrouve ici un équipement très similaire au modèle « entrée de gamme » de la surface Pro 4. Le clavier est inclus, ce qui évitera une dépense supplémentaire à ajouter aux 999€ que coûte officiellement la Galaxy TabPro S. On remarque cependant quelques faiblesses sur cette fiche technique qui risquent de rebuter pas mal de monde comme la connectique très limitée, la version de Windows 10 (Home et non pas Pro, ce qui retire quelques options de sécurité pour les entreprises) ou encore les APN de basse définition. Le combat risque d’être rude pour cette nouvelle tablette Samsung, mais elle apporte aussi quelques avantages destinés aux utilisateurs des smartphones de la marque, comme nous le verrons plus loin.

Design

Pas de doutes, on est bien face à une tablette de chez Samsung ! Bords arrondis en métal, logo en façade, on dirait presque un Galaxy S7 étiré de tous les côtés. Un look qui a fait ses preuves et reste toujours aussi agréable. J’apprécie tout particulièrement la finesse de la tablette qui ne fait que 6.3 mm d’épaisseur. Le poids de 693 grammes en fait une machine relativement légère et transportable.

Samsung Galaxy TabPro S

La coque arrière (disponible en noir ou blanc) est en magnésium du plus bel effet, mais attrape vite les traces de doigts. L’APN de 5MP sans flash ressort un peu comme c’est déjà le cas sur les smartphones coréen. On distingue aussi un tag NFC qui s’utilise avec la fonction Samsung Flow. Je reviendrai plus en détails sur ça dans la partie logicielle.

Samsung Galaxy TabPro S
Le dos a une belle allure.

 

Samsung Galaxy TabPro S
L’APN de 5MP et le tag NFC pour Samsung Flow.

En face avant, la marque reste égale à elle même, c’est très sobre. Le logo Samsung trône en bas de l’écran alors que l’APN de 5 MP et les autres capteurs se trouvent au-dessus. Tout comme les Surface de Microsoft, le bouton Windows tactile a été supprimé. Le constructeur l’a néanmoins déporté sous forme de bouton physique sur la tranche gauche, au-dessus du haut-parleur. Cependant son placement le rend presque inutile.

Samsung Galaxy TabPro S
Pas de doute, on est bien face à une tablette de chez Samsung.

 

Samsung Galaxy TabPro S
Ce bouton sert à afficher le menu « Démarrer » de Windows 10.

La tranche haute comporte les boutons d’alimentation et de volume.

Samsung Galaxy TabPro S
Les boutons de volume et d’alimentation sont aussi en métal.

Sur le bas de la tranche droite, on trouve la connectique malheureusement bien trop réduite pour une tablette destinée à la productivité : une prise casque 3.5 mm et un port USB 3.1 Type-C. Pas de micro-SD, pas de HDMI ou de DisplayPort… Samsung ne fourni même pas d’adaptateur pour l’USB. Le second haut-parleur se situe au-dessus.

Samsung Galaxy TabPro S
La connectique se limite à une prise casque et un port USB 3.1 Type-C.

Sur le dessous de la tablette, un sillon contient le connecteur pour le clavier magnétique. L’ensemble est relativement discret.

Samsung Galaxy TabPro S
L’attache magnétique du clavier sait se faire discrète.

On a donc une jolie tablette grand format, avec un design classique mais solide. Dommage cependant que la connectique soit aussi pauvre, un gros désavantage face à des concurrents souvent mieux équipés de ce point de vue.

Écran

Du côté de l’écran, c’est toujours un régal. La dalle Super AMOLED en 2560 x 1440 px donne un rendu des couleurs et des contrastes de toute beauté. Même après plusieurs tests d’appareils Samsung, je suis toujours autant bluffé par la qualité des ces écrans. Si vous comptez utiliser la Galaxy TabPro S pour le multimédia, vous ferez assurément une bonne affaire.

Samsung Galaxy TabPro S
L’écran est lumineux avec de très belles couleurs.

Reste quand même un écueil déjà vu sur le S7 Edge ou la Tab S2 : les teintes étranges prises par les dalles AMOLED lorsqu’on les regarde dans les angles. Ici, ça vire au bleu puis aux couleurs de l’arc-en-ciel, on a l’impression de voir une tâche d’huile en contre-jour. Certes, il faut vraiment regarder sur les bords, mais c’est quand même gênant surtout pour une machine à presque 1000€.

Samsung Galaxy TabPro S
On observe un effet arc-en-ciel dans les angles.

Malgré tout, c’est quand même une réussite et vous ne devriez pas être déçu si vous craquez pour cette tablette.

Interface et applications

Pour une fois, Samsung met Android et Touchwiz de côté pour s’aventurer chez Microsoft. C’est en effet Windows 10 qui est embarqué sur la Galaxy TabPro S. L’OS est ici dans sa version Home. La marque coréenne se démarque cependant en incluant quelques options inédites permettant une interaction avec les autres terminaux de son cru. La principale est Samsung Flow, qui permet de connecter un smartphone Samsung (un S6 Edge+ dans mon cas) avec la TabPro S afin d’afficher les notifications ou même déverrouiller la tablette avec le capteur d’empreintes du téléphone. Une chouette idée sur le papier, mais plutôt mal exploitée dans la réalité…

Samsung Galaxy TabPro S
Samsung Flow se déconnecte souvent et fonctionne très mal…

Les déconnexions sont fréquentes, entrainant une grosse prise de tête pour tout re-paramétrer à chaque fois. De plus, l’utilisation est peu pratique, obligeant à mettre le téléphone sur le capteur NFC du clavier, attendre la demande de capture d’empreinte et enfin déverrouiller la TabPro. On perd plus de temps qu’autre chose. Après plus d’une dizaine d’essais, j’ai laissé tombé. J’espère que de futures mises à jour viendrons régler le fonctionnement erratique de Flow qui pour le moment fait juste gadget.

En dehors de ça, Samsung a rajouté quelques paramètres nommés « Galaxy Settings » qui permettent d’ajuster les couleurs de l’écran, d’ajouter un déverrouillage par schéma (comme sur smartphone) ou encore économiser la batterie. Il n’y a rien de bien exceptionnel et la majorité des utilisateurs n’y toucheront probablement pas.

Samsung Galaxy TabPro S
Galaxy Settings permet quelques modifications en plus des paramètres Windows.

Au niveau des applications, on trouve Scrap Box qui permet de prendre une capture d’écran et de la détourer. Quant à Show Window, elle permet d’afficher tout ou partie de  l’écran vers un écran externe (via l’affichage sans fil).

Samsung Galaxy TabPro S
Scrap Box n’est pas l’application la plus utile au monde…

 

Samsung Galaxy TabPro S
Show Window permet la connexion à un écran sans fil.

Là encore, pas sûr que beaucoup de monde trouve une vraie utilité à ces applications. Comme toujours, la suite Office n’est pas incluse, vous aurez néanmoins droit à un essai d’un mois. Pour le reste, on est sur un système Windows 10 classique, tel qu’on le trouve partout, avec ses qualités et ses défauts. Notez aussi que le stylet SPen n’est pas compatible. C’est dommage, il y aurait eu matière à faire concurrence au Surface Pen de Microsoft, le stylet de Samsung étant reconnu pour son efficacité.

Pour un premier essai de Samsung sous Windows 10, j’avoue avoir un ressenti assez mitigé. La marque asiatique a tenté d’apporter du neuf avec Samsung Flow, mais pour le moment ça ressemble plutôt à Samsung « Flop ». Le choix de Windows 10 Home est aussi discutable face à une concurrence qui utilise la version Pro plus complète, même si ça sera invisible pour la majorité des usagers.

Appareil photo

En général, les tablettes tactiles et hybrides de tout poil ont des APN assez anecdotiques. La Galaxy TabPro S ne fait pas exception à la règle. Les deux appareils utilisés font chacun 5 MP, des chiffres en-deçà là aussi de la concurrence. Et ça se ressent sur les clichés, surtout en faible luminosité : il y a beaucoup de bruit numérique, les détails sont mal rendus. L’absence de flash n’arrange rien.

Samsung Galaxy TabPro S
Les clichés sont de qualité très moyenne.

 

Samsung Galaxy TabPro S
En basse luminosité, c’est encore pire…

Dommage aussi de constater que l’APN avant n’est pas compatible avec la reconnaissance faciale de Windows Hello. Cette fonction aurait probablement été plus sympa que le déverrouillage par empreinte avec le smartphone, réservée aux seuls possesseurs des terminaux de la marque.

Accessoires

Qui dit tablette pour la productivité dit clavier amovible. Samsung propose avec sa tablette un clavier qui fait aussi housse de protection. Bonne nouvelle, il est inclus gratuitement, ce qui permet une économie non négligeable. Il se fixe magnétiquement au dos de la tablette mais aussi dessous. Cette dernière attache est bien ferme, pas de risque de perdre le clavier lors d’un déplacement brusque. En revanche, l’attache au dos est moins efficace, il faut vraiment bien la centrer pour que ça fonctionne.

Samsung Galaxy TabPro S
Le clavier fait aussi office de protection.

 

Samsung Galaxy TabPro S
La coque du cover a un joli aspect cuir.

 

Samsung Galaxy TabPro S
Le clavier n’est pas aussi évoluée que celui de la Surface Pro 4 ou du Yoga Miix.

L’ensemble peut prendre deux positions, le changement s’effectue rapidement. Malgré tout, on a moins d’options que pour la Surface Pro qui grâce à sa béquille permettait à peu prêt toutes les positions imaginables.

Samsung Galaxy TabPro S
La coque flexible peut passer en position haute…

 

Samsung Galaxy TabPro S
… ou en position basse.

Voyons maintenant le clavier en lui-même. Très fin, il fait cependant très « cheap » et fragile avec une conception tout en plastique. Les touches (non rétro-éclairées) sont relativement grandes mais ne laissent aucun espace, la frappe n’est pas super agréable. Le rebond est limité, cette concession étant nécessaire pour garder un tel niveau de finesse. Quant au pavé tactile, sa largeur est correct mais sa hauteur bien trop limitée. Il donne lui aussi une impression de piètre qualité. Les utilisateurs ayant besoin d’un bon clavier investiront soit dans un autre modèle, soit dans une autre tablette comme la Surface Pro 4, plus efficace de ce point de vue.

Le clavier n'est pas génial : les touches et le pad manquent d'espace.
Le clavier n’est pas génial : les touches et le pad manquent d’espace.

Quant à la coque protectrice, elle est d’un bel aspect et colle bien au design global de la tablette. En conclusion, on a un bel emballage avec un intérieur pas folichon. Mais vous savez ce qu’on dit : « c’est comme les boites de chocolat, on ne sait jamais sur quoi on va tomber »…

Performances

Comme beaucoup de tablettes et d’hybrides dans cette gamme de prix, la Galaxy TabPro S est équipée d’un processeur Intel de 6ème génération, un Skylake. Plus précisément, on est face au Core M3-6Y30, qui pourrait être qualifié d’entrée de gamme. Il est embarqué sur d’autres modèles comme la Surface Pro 4 à 999€. Samsung se place donc au même niveau que ses concurrents directs, voire un peu en dessous si on le compare au Lenovo Yoga Miix à 999€, qui lui est équipé d’un Core M5-6Y54. Pour épauler ce processeur, on a 4 Go de RAM, là aussi c’est au même niveau que les autres. Alors que permet de faire ce processeur ?  Une majorité de tâches légères comme la navigation Web, le multimédia et de la productivité. Aucun ralentissement n’est venu entacher mon expérience sur ces tâches, l’utilisation de la tablette est vraiment agréable. Grâce au SSD, le démarrage et la sortie de veille se font très vite. En revanche, les limites du Core M3-6Y30 se feront sentir pour des tâches plus gourmandes comme de la retouche photo ou du graphisme. Pour le benchmark PCMark, j’ai obtenu un score de 2069 points, c’est naturellement inférieur à des machines sous Core i3 (même celui de la Surface Pro 3), mais tout à fait correct pour profiter de la tablette sereinement.

Samsung Galaxy TabPro S

Pour les jeux vidéo, inutile de dire que la Galaxy TabPro S n’est clairement pas destinée à cet usage, surtout si vous cherchez à faire tourner des titres récents. Comme d’habitude, j’ai essayé Borderlands : The Pre-Sequel et Darkest Dungeon. Le premier est injouable même avec les détails réduits au minimum. Quant au second, il est en 2D et se comporte bien. Si comme moi vous aimez les Rogue-like qui sont souvent des titres en 2D, vous devriez pouvoir vous amuser. Si vous aimez les jeux mobiles, ceux du magasin Windows Store tourneront sans problème, que ce soit Asphalt 8 ou Halo : Spartan Assault. La Galaxy TabPro S pourra donc plaire à des joueurs occasionnels.

Samsung Galaxy TabPro S
Darkest Dungeon fonctionne bien sur la TabPro S.

Globalement, l’usage de cette tablette est satisfaisant, si on omet le manque de connectique. Le wifi fonctionne à merveille et permet d’exploiter la bande de 5 GHz. Le bluetooth fonctionne bien lui aussi, rien à redire de ce point de vue. Il est possible d’utiliser le Wifi Direct pour déporter l’affichage sur un écran sans-fil, mais n’ayant pas ce type d’équipement je ne pourrai pas me prononcer sur l’efficacité de cette technologie. Dommage aussi que Samsung n’ai pas intégré de compatibilité avec le MHL sur l’unique port USB Type-C de la tablette. Voyons maintenant combien de temps il est possible de profiter de la Galaxy TabPro S avec le test d’autonomie.

Autonomie

Sur son site officiel, Samsung annonce plus de 10h en lecture vidéo. Sur notre propre test vidéo, qui consiste à faire tourner en boucle une vidéo 1080p H.264 avec la luminosité à 50% et le wifi activé, j’ai obtenu un temps de 9h50. En usage plus intensif, l’autonomie chute bien plus vite. Comptez environ 7h d’utilisation en usage mixte (vidéo, navigation Web et productivité). C’est un bon résultat, bien qu’insuffisant pour un professionnel qui aurait besoin de sa tablette opérationnelle toute la journée. C’est malheureusement le cas de tous les hybrides à l’heure actuelle, même Microsoft en a fait les frais avec sa Surface Pro 4 ou son Surface Book avec ses deux batteries.

Samsung Galaxy Tab Pro S

Le bon point est la charge rapide qui permet de remettre la batterie de 5200 mAh d’aplomb en 2h30 environ.

Conclusion Galaxy Tabpro S

Noté par Johan Gautreau 3.5 étoiles
***1/2

Plus tablette qu’ultrabook, la Galaxy TabPro S de Samsung ne brille pas face à une forte concurrence dans ce segment. Elle dispose de moins de connectique que ses homologues, le clavier/cover fourni dans la boite fait assez pauvre et jure un peu avec le joli design de la tablette. Voulant innover en interagissant avec son écosystème, Samsung s’empêtre les pieds avec sa fonction Flow pas au point. Alors que reste-t-il à la Galaxy TabPro S pour se différencier ? Un bel écran et un design soigné, mais pas sûr que ça soit suffisant pour un public exigeant… Vous pourrez néanmoins la trouver à moins de 850€ chez Darty, un prix qui la rend déjà plus attractive.

Les + :

  • Écran superbe
  • Design accrocheur
  • Finesse de la tablette
  • Clavier inclus gratuitement
  • Autonomie

Les – :

  • Connectique très pauvre
  • Samsung Flow pas au point
  • APN de mauvaise qualité
  • Clavier en plastique « cheap »
  • Rapport qualité/prix décevant
  • Pas de compatibilité avec le SPen

 

le 3 8894
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3 commentaires
  1. Je ne sais pas quelle technologie est utilisée par le C-Pen de Samsung, mais après installation de drivers, il fonctionne parfaitement est à peu près équivalent à celui de Microsoft pour la précision…
    Par contre il est gros et moche-et ne ressemble pas du tout aux photos sur le site amazon ou fnac…je me demande si tout est géré dans le stylet(ou si la dalle embarque un composant spécial)..;

  2. Je me méfie des écrans performants en définition pour du matériel pro car beaucoup d’applications ne les supportent pas ce qui implique. des micro caractères illisibles. J’ai été ainsi obligé de m’acheter un Lenovo 100 (200$ aux US et j’avais besoin de plus d’un QWERTY). Sur OS X on n’a pas ces problèmes Quant à la connectique du SAMSUNG elle est supérieure à celle du MacBook (ce n’est pas difficile !)

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