Test de l’Asus Transformer Book T100T

Aujourd’hui, on teste le Transformer Book T100 d’Asus. Un PC convertible en tablette (à moins que ce ne soit l’inverse ?) sous Windows 10. Loin d’être le premier dans sa catégorie, son équipement et son prix, 300€, feront-ils pencher la balance ?

Mise à jour 09/10/2017 : cet hybride est obsolète. Je vous invite à consulter notre guide d’achat pour trouver le modèle idéal.

L’offre en détail

Caractéristiques Techniques

A noter que différentes déclinaisons existent sur le marché. La base reste la même seules les caractéristiques peuvent légèrement changer. Parmi les modèles populaires vous trouverez le Asus T100, T100HA, T100TA ou encore T100T comme ici.

Les PC convertibles, ce n’est pas vraiment nouveau, c’est déjà le créneau de base des Surface de Microsoft, entre autres. Mais à 300€, le Transformer Book T100T nous fait néanmoins une offre particulièrement alléchante. Qu’on en juge dès la fiche technique de cette tablette tactile :

• Écran tactile 10.1 pouces IPS 1366 x 768.
• Processeur Atom Z3740 quadri-cœur.
• 2 Go de RAM LPDDR3 et 32 Go de SSD.
• Port USB 3.0 et mini-HDMI.
• Wifi g /n / Bluetooth 4.0.
• Dock clavier fourni.
• Windows 10.

Prix

Cette tablette avec clavier a un atout majeur : son prix ! En effet compte tenu du tarif, le clavier est un argument majeur. Rappelons qu’il faut débourser 120€ pour se procurer un Touch Cover pour sa Surface 2 qui coûte elle-même 439€ ! De plus, avec un processeur Intel et Windows, le clavier est un accessoire quasi indispensable qui donne une autre dimension au système.

 

Windows et le processeur Intel

Note : depuis notre test, Windows 10 est maintenant fourni avec la tablette.

Car ce Windows 8, qu’on l’aime ou qu’on le déteste, il faut bien reconnaître qu’il n’a pas la vie facile. Après tout, ses aînés débarquèrent tous en terrain déjà conquis. Mais les temps changent. Les tablettes tactiles ont pris un essor spectaculaire en laissant Windows et les PC sur le bord du chemin.

Pourtant, cet écosystème vieux de presque 30 ans est aussi une richesse pour Microsoft. C’est sa chance, sa force sa dissonance. Avec Windows 8 il va proposer une interface tactile « moderne » tout en maintenant une totale rétrocompatibilité avec la famille Windows. Le système possède ainsi deux visages bien différents. Le « bureau » classique est éloigné de l’interface « en tuiles », comme octobre l’est d’avril.

Si cette dualité peut être une faiblesse sur une tablette, elle peut aussi devenir une force dès lors qu’on a à sa disposition un couple clavier / souris adapté à l’ergonomie du bureau. La machine devenant alors un PC complet avec toutes les capacités d’une petite station de travail. C’est même à se demander pourquoi toutes les machines sous Windows 8 ne sont pas fournies avec un clavier.

Mais pour aller au bout de ses rêves, encore faut-il que le processeur suive. Car dans cette histoire, Microsoft est loin d’être le seul acteur. En particulier, Intel a un rôle capital à jouer. Roi du processeur performant et gourmand (souvenez-vous du Pentium 4…), le fondeur travaille d’arrache-pied depuis plusieurs années pour se mettre au niveau de la concurrence dans le domaine de l’économie d’énergie. Il y mit du temps, du talent et du cœur, et cette année, l’objectif a finalement été atteint. Avec la révision de l’architecture Atom et leur passage à 22 nm, Intel peut désormais offrir des processeurs tenant la dragée haute aux meilleures puces ARM concurrentes.

En l’occurrence, le Transformer Book est équipé d’un Atom Z3740 à quatre cœurs cadencés à 1,3 Ghz et capables d’aller jusqu’à 1,86 Ghz en mode « Turbo ». Dépourvus d’hyperthreading, les nouveaux Atom offrent 4 vrais cœurs physiques capable d’exécution « out of order ». Ils intègrent aussi un cœur graphique « HD Graphics » dotés de « Quick Sync », l’assistance matérielle au transcodage vidéo et du WiDi (Wireless Display). Tout ça pour une consommation tournant autour de 2W. Tourne les vents, l’image des processeurs Intel incapable d’égaler l’efficacité énergétique des puces ARM à vécu. D’ailleurs, les Atom sont eux aussi 64 bits, comme les A7 d’Apple, et il est un peu étrange qu’Asus ait opté pour un Windows 8.1 en version 32 bits. En pratique, ça ne change pas grand-chose.

Bien que n’étant pas le haut de gamme de la série Z3000, on peut s’attendre à des performances au moins deux fois supérieures à la génération précédente d’Atom, ce qui confère au Transformer Book suffisamment de puissance pour prétendre à une certaine polyvalence. Pour 350€ C’est une belle promesse. Continuons néanmoins le test, car parfois, tout donner n’est pas forcément suffire.

Packaging

La tablette

Au fait que trouve-t-on dans cette belle boite ? Une tablette de 10,1 pouces au format 16/9 dans une livrée métallisées, entre gris clair et gris foncé. D’un design assez générique, la finition plastique en est néanmoins agréable et son poids : 580 g est tout à fait correct. Elle est pourvue d’une webcam frontale, mais elle ne possède pas de caméra dorsale.

Ce n’est pas très grave, mais même si les capteurs photo des tablettes sont en général assez faibles, ils peuvent toujours s’avérer utiles. Pour montrer des choses pendant une visioconférence ou pour envoyer des clichés rapides sur des petites annonces, ou dans des emails par exemple. Un petit peu dommage donc. Le dos accueille aussi les hauts parleurs qui offrent un volume sonore correct et sans trop de distorsion, quand la musique est bonne.

Sur le flanc gauche, on trouve les boutons de réglage du volume et, curieusement, le bouton « home » de Windows 8 qui est traditionnellement en façade, sur le rebord inférieur de la tablette. Un espace qui est ici pris par le dock clavier, ce qui explique sans doute son déplacement. Pour autant, l’ergonomie de ce dernier n’est pas optimale, soit qu’on le cherche à l’aveugle, soit qu’on le confonde avec le réglage du volume, il aurait mieux valu le replacer ailleurs en façade. Mais là encore, c’est un détail.

Le flanc droit de la machine offre un port mini USB pour la recharge, un port mini-HDMI et un slot micro-SD. La présence de ce dernier est plus qu’agréable, elle est vitale. En effet, et c’est sans doute une des plus grosses faiblesses du modèle testé, les 32 Go de SSD fournis sont bien moins confortables qu’il n’y paraît. Il faut rappeler que Windows 8.1 prend à lui tout seul une petite vingtaine de gigaoctets. Il ne vous en reste donc effectivement qu’une grosse dizaine pour vous ébattre. Autant dire qu’ils partent vite et que le secours d’une micro SD de 32 Go ne sera pas luxueux.

Sur le flanc supérieur de la machine, on ne trouve guerre que le bouton on / off et un petit voyant. Le flanc inférieur est pris par la connectique du dock clavier.

Le Clavier

Et les ports USB ? Et bien il y en a un, et un seul, situé sur le dock clavier lui-même. C’est une deuxième faiblesse du Transformer Book. Là où un netbook standard offre 3 ports USB, Asus ne nous en propose qu’un seul, et aucun sur la tablette elle-même, c’est dommage.

Le dock clavier lui-même pèse 520 g et est doté d’une finition façon alu brossée plutôt élégante. Il dispose de patins antidérapants, ce qui est appréciable. La tablette se glisse dedans sans problème particulier. De petits crochets la verrouillent,  un bouton d’éjection permet de la sortir. Le clavier est de type « chicklet », assez confortable avec des touches dont la taille est évidemment en rapport avec la compacité de l’ensemble. Réunis, la tablette et son clavier pèsent 1,1 Kg, ce qui est dans la norme pour un netbook 10,1 pouces. Comme la batterie se situe dans la tablette (le dock clavier n’en possède pas, à la différence de la série Transformer du même constructeur), le couple s’avère plus compact que beaucoup de netbooks mais moins fin que certains ultrabooks.

On trouve également dans la boite un chargeur USB tout à fait générique ainsi qu’une fiche de licence pour Windows 8.1 et Office 2013 Home. La suite Office est indéniablement bienvenue et permet vraiment au Transformer Book de lutter à armes égales face aux Surface et Surface Pro.

A l’Usage

A l’allumage, on constate que l’écran IPS est d’une qualité très correcte. Bien contrasté, il affiche néanmoins une résolution un peu en deçà de ce à quoi on s’est habitué. Alors que les écrans 1080p ou plus deviennent la norme même sur les petites diagonales, le 720p sur 10 pouces se remarque. Là encore, au tarif proposé ce n’est néanmoins pas scandaleux, une Nexus 10 à 32 Go fait payer presque 500€ son écran 1080p.

Néanmoins, l’écran du Transformer Book manque aussi un peu de luminosité. Le réglage maximum est en deçà de l’éclat fourni par un iPad ou une Nexus 7. Dans une pièce brillamment éclairée (au soleil par exemple) cela peut devenir un peu gênant.

La tablette s’avère très fluide à l’usage. L’Atom Z3740 fait bien son travail, la machine est réactive, le surf est rapide, les performances ressenties sont excellentes.

Du côté des performances graphiques, c’est satisfaisant, mais sans plus. Si la tablette exécute sans problème des jeux 3D « classique » comme Asphalt 7, Six Guns ou Halo Spartan Assault, ses performances brutes sont tout de même en deçà des dernières puces 3D mobiles de NVIDIA, Apple ou Qualcomm.

Néanmoins, la fuildité de l’interface n’en souffre aucunement et des fonctions comme le WiDI, qui permet de « streamer » son écran sans fil vers un récepteur compatible, ou le Quick Sync, qui permet un transcodage vidéo rapide même en 1080p peuvent s’avérer fort utile. L’Atom Z3740 ne sera pas forcément le choix du « Gamer Mobile », mais il fait son boulot. Pour avoir une idée de la tablette en action, cf. la vidéo ci-dessous.

[youtube SDqKE46YNgs]

L’offre logicielle est bien connue, c’est celle de Windows 8.1 complétée du pack Office Home. Elle est donc complète et éprouvée. Windows 8.1 ne révolutionne aucunement l’usage de Windows 8 mais cette mise à jour apporte des raffinements bienvenus à quelques points de l’interface. D’ailleurs le retour du « bouton démarrer », qui ne signifie pas le retour du « menu démarrer » apporte tout de même quelques raccourcis intéressants avec le clic droit. Et d’ailleurs, fini les imprécisions tactiles de vos gros doigts boudinés sur le bureau grâce au clavier et à la souris.

Certes, l’accessoire pourrait être encore plus intéressant. Il pourrait apporter une batterie additionnelle comme les tablettes « Transformer » sous Android. Il pourrait aussi apporter plus de connectivité en offrant plus qu’un seul port USB. Mais bon, ne soyons pas trop chagrin, s’il n’est qu’un clavier, sa finition est bonne et son confort incomparablement supérieur à celui d’un clavier tactile. Personnellement, je le préfère aussi nettement au Touch Cover des Surface. Le touchpad est doux et agréable, ne boudons pas notre plaisir : pouvoir utiliser indifféremment clavier / souris / écran tactile permet de faire face à tous les usages.

Tant qu’il y aura des bugs …

Je me dois aussi de mentionner que malgré la mise à jour Windows 8.1, j’ai tout de même rencontré quelques bugs et bizarreries pendant mon test. Certaines applications du Windows Store ont été récalcitrantes, ne s’installant qu’au bout de la troisième tentative. L’application « News » fait occasionnellement varier bizarrement le rétroéclairage, faisant tirer l’image vers le jaune. Après avoir utilisé la webcam, le voyant est resté allumé… après l’extinction de la tablette (via Windows). Il m’est aussi arrivé que l’application « Jeux » n’affiche rien d’autre qu’un fond bleu, mais pire, j’ai eu droit à trois « freeze » sévères avec redémarrage à la clef. Deux fois lors de l’installation d’un logiciel sur le bureau et une fois pendant l’exécution de Browsermark sous Chrome. Des bugs qui seront probablement corrigés au fur et à mesure, mais quand même ! Ça fait désordre…

D’ailleurs Windows doit se mettre à jour très régulièrement et l’on y peut rien. Ne vous étonnez donc pas si vous la retrouvez parfois éteinte au matin alors que vous l’aviez laissée en veille le soir précédent. Et restez calme si vous devez ensuite passer la moitié de vos 15 min de surf matinal avant d’aller au boulot à la regarder booter et installer ses mises à jour. Encore un matin, un matin pour rien, heureusement, cela peut se configurer.

Performances

Si à l’usage, la tablette s’avère réactive, qu’en est-il de ses performances objectives ? On a utilisé quelques logiciels assez classiques pour tenter de répondre à cette question.

	Transformer Book	iPad Air	Nexus 10	Core i7 720QM
Linpack	6,5 Gflops	1 Gflop	0.172 Gflops	15 Gflops
Sunspider	414 ms	416 ms	1308ms	101 ms
BrowserMark	2671	3711	2415	3421
GFX Bench	10 fps	26,6fps	12 fps	N/A

Linpack n’est pas un benchmark très représentatif dans le monde de la mobilité, car il teste la puissance de calcul en virgule flottante en utilisant des algorithmes mathématiques complexes. Le calcul scientifique n’est pas vraiment le domaine de prédilection des tablettes et à ce petit jeu, seul l’iPad Air flirte aujourd’hui avec le Gigaflops. Il est donc remarquable, et caractéristique de la coloration « PC » de l’Atom, de voir une tablette développer plus de 6 Gflops ! Un résultat étonnant si on le compare à un core i7 (4 cœurs aussi) qui n’en offre finalement que 2 fois plus (à fréquence égale). C’est toujours significatif, mais cela montre bien qu’Intel a réduit le gap entre sa gamme Atom et sa gamme Core.

Sunspider teste les performances javascript et Intel y est traditionnellement bien placé. On constate qu’il est au coude à coude avec l’iPad Air avec un score très honorable. Surtout, l’écart avec les deux cœurs Cortex A15 de la Nexus 10 est assez important. Sur Browsermark, le Transformer Book ne fait pas pâle figure mais reste bien en deçà de l’iPad Air.

GFX Benchmark est un logiciel de test 3D multiplateforme, on a choisi la séquence T-Rex HD en offscreen 1080p. Les limites de l’Atom se font ici plus clairement sentir. Avec 10 fps, il est dans la même catégorie qu’un Mali T604 (Nexus 10) et largement en deçà des dernières puces PowerVR (iPad Air). Une Surface 2 (en Tegra 4) atteint les 16 fps. Le Transformer Book est donc loin d’être ridicule, mais le jeu en 3D ne sera pas son activité favorite.

Autonomie et Connectivité

Pour tester l’autonomie, on a fait tourner notre cher « Big Buck Bunny » en boucle et en 1080p, luminosité maximale et wifi actif jusqu’à ce que la machine crie grâce. Ce qu’elle a fait après 6h10 de ce traitement en nous annonçant, piteuse, qu’il ne lui restait que 5 % de batterie. Dix minutes plus tard, elle jetait l’éponge. On se retrouve donc avec une autonomie se situant entre 6 et 7h d’utilisation continue en fonction de l’usage. C’est bien en dessous d’une Surface 2 (11h) mais bien mieux qu’une Surface Pro (4h46 en mode normal). Un résultat globalement satisfaisant donc.

La machine est pourvue d’une connectivité bluetooth 4.0 et wifi n 5 Ghz dont la sensibilité et le débit sont satisfaisants. Pas de problème pour se connecter dans la chambre avec une box dans le salon et des murs porteurs au milieu.

Les aficionados du PC pourront regretter l’absence de port Ethernet, standard sur les netbooks / ultrabooks, que le dock clavier aurait pu rendre possible. Néanmoins, même la Surface Pro 2 n’en offre pas, la mode est au sans-fil et parfois on le regrette un peu … Rien ne vaut le débit et la stabilité d’un bon port gigabit mais je m’égare …

Les +	Les –
Bonnes performances générales	Encore des bugs
Le clavier de série !	Un seul port USB
Windows 8.1 + Office 2013	32 Go mais 11 Go de libres…
Port mini-hdmi	Pas de caméra dorsale
Le prix !