Test de la Sony Tablet P : la tablette oubliée

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Quand le géant de l’high-tech japonaise se lance dans un marché qu’il ne maîtrise pas, ça donne deux tablettes : les Sony Tablets S et P.

Sommaire

Même si ses deux tablettes ne sont pas de mauvais produits, elles ne brillent pas non plus par leurs caractéristiques. Il est loin le temps où Sony montrait la voie à suivre, loin aussi est le temps des Walkmans… Aujourd’hui, Sony tient plus le rôle du suiveur.

Le seul intérêt de la Tablet S, hormis le design général, tient dans son émetteur/récepteur IR ((infrarouge)) . Mais la Tablet P, même si elle possède les mêmes entrailles que la plupart des tablettes Android, préfigure une vraie innovation.

Toshiba Libretto et Microsoft Courrier, ces noms ne vous disent peut-être pas grand chose, mais ce sont pourtant les premiers représentants (produits finaux ou concept dans le cas de Courrier) d’un genre encore peu exploité : les tablettes (et tablet PC) à doubles-écrans.

Même encore suiveur, Sony tente de montrer la voie ; La Tablet P est donc à considérer comme une des innovations intéressantes de 2011, au même titre que l’Asus Transformer (tabette+dock) ou les lapdocks de Motorola (Atrix+dock avec écran/clavier/batterie).

Nous remercions Expansys pour le prêt de la Sony Tablet P. Vous pourrez l’acheter directement sur leur e-boutique au prix de 589€. Aussi, actuellement, Sony dispose d’une ODR de 90€ pour l’achat d’une Tablet (S ou P).

Design & Cœur de l’appareil

La Sony Tablet P est la plus petite des tablettes possédant une surface tactile totale de deux écrans de 5,5 pouces.

Commençons par l’extérieur : la Sony Tablet P mesure 18 cm de longueur sur 8 cm de largeur et 2,8cm d’épaisseur, lorsque celle-ci est repliée. Le tout pèse 372 grammes.

A droite de la tablette, vous trouverez le bouton Marche/Arrêt, un port microUSB derrière un cache, un port AC (pour recharger la tablette), et les boutons de volume (+ et -).

Sony a trouvé judicieux d’intégrer le haut-parleur à gauche de la tablette sur la partie basse, ce qui fait que lorsque vous écouterez de la musique ou regarderez une vidéo en tenant la tablette, vous obturerez le HP à 99% du temps. Mais ne vous inquiétez pas, vu le peu de son qui sort de ce haut-parleur, vous utiliserez  surement des écouteurs.

Le bas de la tablette dispose du port jack 3.5, tandis que le haut arbore l’APN de 5 MP et le logo de la firme.

Autre caractéristique intéressante de la Tablet P : la partie haute (où se trouve le logo Sony et le capteur photo) possède un cache amovible pour changer la batterie, et enficher une carte SIM.

De même, la partie basse a le droit à ce même type de cache, et permet le changement de la batterie, ainsi que l’enfichage de la microSD.

La charnière semble solide, elle dispose d’une position ouverte à 100% ou fermé à 100%. Vous pourrez très facilement l’ouvrir à n’importe quel degré tant la charnière est serrée ; ce qui est un très bon point.

 

Playstation Certified : ce petit sticker représente la compatibilité entre la Tablet P et la plateforme de jeux oldies que Sony a présenté avec son smartphone Xperia Play (anciennement connu sous le nom de PSP Phone).

Sony a placé une diode (ou plutôt une barre lumineuse) de notification le long du décroché de l’ouverture de la tablette.

Une fois ouverte, la Tablet P vous offre ses deux écrans de 5,5 pouces en technologie TFT LCD Trublack (Sony copyright) ayant chacun une résolution de 1024×480 (soit en théorie, une résolution totale de 1024×960).

Sur le côté droit de l’écran supérieur, vous trouverez une caméra de 0.3 MP (VGA).

La finition laisse un peu à désirer, la Tablet P est entièrement faite de plastique, et pas celui le plus solide. Ca craque sous les doigts, surtout sur la partie haute avec son cache amovible.

 

Au coeur de la tablette

Comme presque toutes les tablettes Android 2011, la Sony P possède un processeur Nvidia Tegra 2 cadencé à 1Ghz, soutenu par 1 Go de RAM, 4 Go de stockage interne extensible via une microSD (heureusement) ; concernant la connectivité et les capteurs, on retrouve le Wifi b/g/n, le Bluetooth 2.1 EDR, un accéléromètre, un gyroscope, et une boussole numérique (puce A-GPS).

 

Interface & Ergonomie

Si les smartphones du géant japonais possèdent une légère surcouche, nommée UX, Sony n’a pas tenté de reproduire sa surcouche sur la Tablet P.

Quelques raccourcis en haut de l’écran, une grille d’application remaniée, et quelques retouches par ci par là ; Sony est resté très loin de Samsung et HTC avec leurs interfaces respectives TouchWizz et Sense.

En dehors, de ces retouches visuelles, la Tablet P intègre Android 3.2 Honeycomb. Nous avons plusieurs fois couvert cette version dans nos tests précédents, mais Sony y a aussi intégré pléthore d’applications conçus ou adapter à sa tablette aux deux écrans.

En outre, dès le premier démarrage de la tablette, Sony nous informe qu’il est possible via une petite icône près de l’affichage de l’heure, de transformer une application qui s’affiche sur un écran, en une application qui s’affichera sur deux écrans.

Exemple avec l’application Gmail :

Par contre, on se demande pourquoi nous retrouvons l’application Gmail de Gingerbread au lieu de celle d’Honeycomb  (et pourquoi pas Ice Cream Sandwitch dans nos rêves ?) ? C’est tout simplement incompréhensible !

 

Utilisation

En terme d’utilisation basique, la Tablet P se défend plutôt bien, son double écran se fait vite oublier lorsqu’on a besoin de toute la surface d’affichage comme lorsque l’on visualise une page internet; et il devient vite intéressant lorsqu’on utilise la tablette comme mini-netbook.

 

Evidemment, Sony a intégré quelques applications de son cru pour enrichir l’expérience utilisateur :

  • Lecteur de flux sociaux : chaque constructeur propose sa petite application de gestion des réseaux sociaux. Celle-ci n’est pas trop mal, elle vous permet de regrouper vos comptes Facebook et Twitter en un flux. Rien d’exceptionnel.

  • Appareil photo : une application designée pour la Sony P. Sur l’écran supérieur, vous verrez les photos faites récemment, et sur l’écran inférieur, vous aurez le pointeur avec les paramètres. Rappelons aussi que le capteur frontale est de 0.3 MP et le capteur arrière est de 5 MP.

  • Lecteur DLNA : simple et pratique, tous les constructeurs intègrent ce genre d’applications de recherches de serveurs de contenu DLNA (UPnP/SMB). Cela vous permet d’héberger vos fichiers sur un NAS, ou sur votre box opérateur (FAI : freebox, livebox, neufbox…) ou encore de partager vos fichiers sur votre PC, et donc de regarder vos vidéos ou vos photos à travers votre réseaux Wifi.

  • Musique et Video Unlimited : Sony n’est pas qu’un constructeur !
  • SelectApp : HTC Hubs, Samsung Apps, le Select App est le cousin japonais de ces markets d’applications privés. Le seul problème, c’est que le SelectApp est un faux market : c’est une interface web menant à des liens sur l’android market. Il a l’avantage de vous faire découvrir les applications conçues pour les tablettes Sony, et plus particulièrement celles optimisées pour la Tablet P.

 

Sur ce point, il vous faudra acheter et télécharger vos titres sur la tablette directement et l’ouvrir avec le Reader. Sinon, vous devrez uploader ((transférer vos livres de votre PC à votre tablette)) vos livres dans le dossier « Reader » en connectant votre tablette à votre PC, par câble ou par wifi.

Le rendu des livres est très bon, et l’application est très satisfaisante ! Cela reste dommage que Sony n’ait pas intégré sa boutique directement dans sa tablette.

Playstation Certified : jeux playstation

L’un des principaux atouts de cette console est son form-factor ((son design particulier et sa conception)) . Avec la Sony P, vous avez une tablette capable de devenir une vraie console. La manette de la Playstation s’affiche sur l’écran du bas, et l’écran du haut affiche le jeu.

Comme la Sony P est Playstation Certified, vous pourrez télécharger (moyennant de l’argent – évidemment) les anciens titres de la PSOne.

 

Et c’est un vrai plaisir de jouer avec cette tablette ! C’est comme de jouer avec une N DS (sans les touches physiques). La taille de la console y est pour beaucoup évidemment.

Et un partenariat avec GameLoft !

Petit plus aussi : Sony a développé un partenariat avec l’éditeur de jeux Gameloft pour que ce dernier optimise ses titres sur la console tablette du constructeur japonais.

Enfin, parce que la plateforme utilisée est un Nvidia Tegra 2, la Sony P dispose aussi du TegraZone.

 

Appareil Photo / Vidéo

La Tablet P dispose d’un capteur arrière de 5 MP et d’un capteur avant de 0.3 MP. Je passe sur la qualité du capteur avant ; à part pour la visioconférence, celui-ci ne vous sera surement pas très utile. Par contre le capteur arrière est vraiment décevant ; il s’agit surement du même type de capteur que Sony Ericsson utilise dans ses smartphones (Arc/Arc S) mais le résultat est loin d’égaler celui de ses smartphones.

Petite comparaison :

Capteur arrière de 5 MP
Capteur avant de 0.3 MP
APN Sony CyberShot DSCX5 10MP

Le capteur arrière affiche une image correcte; en revanche, le capteur avant est juste horrible. On ne comprend même pas pourquoi l’image est si sombre !

Performance & Batterie

Performance

Le combo Tegra2/1Go de RAM donne lieu aux mêmes performances que les autres tablettes Android équipées de ce même combo.

Sans être fulgurante, la tablette se comporte bien ; elle est plutôt réactive, l’expérience utilisateur ne s’en porte que mieux.

Samsung Galaxy Tab 8.9 Toshiba Trive 10 Galaxy Note(Android Gingerbread 2.3.6) Sony Tablet P (Android Honeycomb 3.2.1) Archos 80 Gen 9 (Android 3.2 Honeycomb)
Quadrant 2260 points 1796 points 3743 points 1488 points(la seule fois où quadrant a fonctionné à 100%) 1758 points
Linpack Multi thread : 42 Mflops Mutli thread : 53,77 Mflops Single thread : 63,99 MflopsMulti thread : 84,37 Mflops Single thread : 31.04 MflopsMulti thread : 55.52 Mflops Single thread: 37,72 MflopsMulti thread: 62,71 Mflops
Antutu 4979 points 4769 points 6171 points 4819 points 5092 points
Nenamark 2 18,7 fps 18,5 fps 33,8 fps 32,1 fps 23,5 fps
Smartbench 2011 x x Productivité : 4438Jeux : 2345 Productivité : 3254Jeux : 2280 Productivité : 3440Jeux : 2900

 

Autonomie

L’un des points noirs de cette tablette tient dans sa petite autonomie. En utilisation normale + (oui, j’ai plus joué que d’habitude !) vous tiendrez environ 24 heures ou légèrement plus.

Utilisation Normale + : compte mail en push, deux comptes de réseaux sociaux en actualisation toutes les heures, wifi activé 24h/24, surf internet, plusieurs sessions de jeux gourmands (Modern Combat 2 Pegasus, ShadowGun, Level et Switch) et une bonne demi-heure de vidéos en streaming (DLNA).

Ce qui est plus surprenant, c’est sa consommation en veille. Le premier poste de dépense de la batterie est la veille. D’après plusieurs postes sur les forums de Sony, la Tablet P ne serait pas la seule à être affectée de ce problème. Gageons que Sony travaille à rectifier ce bug, et peut-être que l’autonomie n’en sera que meilleure.

 

Conclusion

Au final, je ne suis pas déçu par cette tablette. Certes, elle a quelques points noirs comme l’autonomie, la finition, le mauvais placement du haut-parleur, ou encore les 4 Go de stockage interne, et surtout son prix de près de 600€. Mais son format, ses deux écrans, la certification PS, le TegraZone, et les autres applications made in Sony, en font une tablette attractive.

Il ne reste que le problème du prix : la PSVita coute 250€ et la Tablet P coute 599€. Pourquoi ? Pourquoi une console portable possédant un processeur quad-cœurs, un processeur graphique double-cœur, un écran tactile de 5 pouces OLED, un trackpad tactile, un accéléromètre+gyroscope, et un GPS, coûte-t-elle moins cher qu’une tablette possédant deux écrans tactiles LCD de 5 pouces, un Tegra 2, et le combo 3G/GPS/Gyroscope/Accéléromètre…

Sony sait qu’une console portable ne peut se vendre à plus de 300€, mais une tablette peut atteindre ce prix.

Sony n’a pas compris toutes les règles de ce marché, pire encore, le géant japonais n’a pas totalement cerné les besoins des consommateurs de tablettes, et son arrivée tardive n’accroit pas ses chances de reprendre des parts de marché à Apple et à son iPad.

le 10 2482
- Marque(s) / Os :
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10 commentaires
  1. Du plastique qui craque pour 600€ ? Je préfère mon iPad avec sa superbe finition grâce à la technologie exclusive d’usinage des pièces d’alu « unibody ».

    1. grâce à la technologie exclusive d’usinage des pièces d’alu « unibody ».
      n’importe quel morceau d’alu mit dans n’importe quelle fraiseuse dans n’importe lequel des milliers d’ateliers de France ont copier l’ultra-technologie high-tech de APPLE alors, les voleurs !

  2. Trés joli teste de votre part ca fais palisir.

    Mais de mon coté je boycotte sony. Mais même si ce n’était pas le cas je la trouve super moche.

  3. Il y a de l’idée..
    Mais que je vois la capture du flux Twitter, avec le visage de KimAuclair coupé en deux à cause de l’épaisseur de la séparation, c’est là que je me dis que c’est pas possible..

    1. La coupure n’est pas gênante; comme je le dis, on s’y fait et c’est même plutôt bluffant de voir une page internet s’afficher sur les 2 écrans, et de naviguer dessus.

      Il est toujours possible d’afficher une application sur 1 seul écran.

      Enfin, peut-être que Sony travaillera à l’affichage de deux applications totalement différentes sur les 2 écrans.

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