iPad et enseignement : retour d’expérience

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Adopter une (nouvelle) technologie, c’est la savoir validée par ses pairs. Les tablettes numériques connaissent un essor au sein des universités et demeurent pourtant encore peu utilisées. Cet article traite de l’usage de l’iPad, en tant qu’enseignant universitaire et constitue un retour d’expérience qui, je l’espère, éclairera les lecteurs universitaires et non-universitaires. Je suis le premier enseignant de mon U.F.R. (et probablement l’un des premiers enseignants de l’université) à l’utiliser intensivement pour mes cours.

Jean Debaecker est doctorant en sciences de l’information, communication et documentation au laboratoire GERiiCO, en dernière année de thèse sur la musique et les émotions. Il est également Attaché Temporaire d’Enseignement et de Recherche à l’Université Charles-de-Gaulle Lille 3. Musicien passionné et intéressé par les NTIC. @jeandebaecker – http://www.jeandebaecker.c.la

Commençant ma première année d’enseignement en septembre 2010, la sortie de l’iPad en mai ne pouvait pas mieux coïncider, me laissant ainsi quelques mois pour dénicher les bonnes applications à utiliser. Connaissant l’environnement d’Apple depuis longtemps déjà et appréciant sa grande robustesse matérielle et logicielle, la stabilité du système et bien sûr l’autonomie, mon choix se porta naturellement sur l’iPad Wi-Fi. Dans la mesure où l’université se veut être une université numérique, il ne me sembla alors pas pertinent d’opter pour un modèle 3G. Mon objectif est simple : cartable numérique léger, pas d’ordinateur, pas de feuille. Sous forme de retour d’expérience, je vous présenterai (1) les besoins (2) la réception du dispositif, (3) l’usage et (4) les applications.

1 Objet-interface : quels besoins ?

Enseigner en Cours Magistraux ou en Travaux Dirigés exige des outils particuliers. D’une part il me fallait un dispositif léger, facilement maniable, permettant de contenir tous mes cours et documents, doté d’une connectique rapide et efficace (tant pour les fichiers que pour le rétro-projecteur) et muni d’une bibliothèque logicielle couvrant mes besoins.

D’autre part, il me fallait surtout une interface à l’ergonomie bien pensée (tant logicielle que physique) et une très forte autonomie. Pour ces deux derniers points, aucun problème, iOS me semble vraiment être le meilleur système mobile, faisant preuve d’une très grande fluidité et stabilité, l’autonomie est irréprochable, l’iPad tient plusieurs jours (même sous iOS 5 !). Les salles de l’université sont dotées d’un système audio (mini-jack) et rétroprojecteur (VGA). S’y connecter est un jeu d’enfant, l’iPad est très plug and play : il suffit de se connecter et ça fonctionne de suite. Côté maniabilité, pour ceux qui en doutent : un appareil qui pèse 680g (601g pour l’iPad 2) ne pose aucun souci sur la durée, la tenue est confortable.

J’utilise souvent deux appareils en cours l’iPod Touch et l’iPad. Le premier est souvent relié au vidéo-projecteur et au système audio de la salle et s’y retrouvent les illustrations, vidéos et podcasts nécessaires. Il permet de garder la tablette en main et ainsi de marcher dans la salle et continuer le cours, durant la projection.

2 Médiation, réception et lecture

Ces nouveaux objets-interfaces permettent de réactualiser des problèmes propres à la médiation, notamment les modalités de réception, de lecture et d’interprétation. La lecture des documents est facilitée par un confort ergonomique, une simulation de feuilletage physique : tourner une page d’un document numérique dans iBooks requiert la même action que tourner une page d’un livre en papier.

La désorientation cognitive signifie (succinctement) d’être dérouté et déstabilisé du fait d’une surcharge informationnelle, visuelle ou hypertextuelle. L’ergonomie d’Apple est pensée pour l’éviter. Elle est simple, efficace et modulable sans difficulté. Les applications fonctionnent en plein écran, nous permettant ainsi de se focaliser sur une tâche (tout en autorisant le multitâche logiciel).

En terme de réception, l’iPad existe depuis plus d’un an et pourtant suscite encore beaucoup de curiosité tant chez les étudiants qu’au sein de l’équipe pédagogique. Devant les étudiants, il faut pouvoir assumer directement et pleinement sa position de jeune enseignant, au risque sinon de passer pour « monsieur tablette », « le jeune prof trendy ». Le risque ici étant d’amenuiser la frontière entre enseignant et étudiant. Or celle-ci est indispensable durant la formation. Heureusement, la majorité des étudiants adopte rapidement la bonne attitude et reste concentrée. Côté enseignant : curiosité intéressée, connaître le fonctionnement de l’appareil, l’usage effectué, mais surtout s’empresser de savoir si je valide ce qui leur semble être a priori un gadget.

Étudiants et enseignants s’accordent cependant sur un point : « Certes c’est ergonomique, mais trop fermé ! ». Face à un grand nombre d’idées reçues, il m’incombe alors de démontrer l’inverse. Chers collègues, croyez-moi, vos petits documents .doc et .rtf se lisent très bien sur cet appareil, pas d’inquiétude à avoir. En vrac :

1. Il n’ a pas de port USB!

Il se synchronise intégralement en Wi-Fi. De plus le connecteur est multi-usage : on y branche un kit de connexion d’appareil photo pour insérer une carte SD, un adaptateur vidéo, une recharge électrique, etc.
Et au pire, on peut le brancher en USB à l’ordinateur.

2. Il n’a pas de prise HDMI!

Tous les vidéo-proj de la fac sont en VGA… Le fameux connecteur se branche en VGA, HDMI.

3. Il n’a pas de clavier physique, ça c’est pas pratique !

C’est le propre d’une tablette :) Le clavier virtuel est très très performant. Il existe des claviers à connecter dessus.

4. iOS est fermé, on ne peut pas lire tous les formats de fichiers !

Nativement le système en prend en charge un grand nombre. GoodReader lit tous les documents :) Les vidéos sont lisibles avec VLC, Vidéos, ou autres apps. La musique coule de source :)

5. Ah, mais je suis sûr que l’autonomie laisse à désirer !

Désolé, je ne me souviens plus quand l’avoir rechargé pour la dernière fois, l’autonomie est très performante également.

Petit paradoxe, ces mêmes collègues qui crient au système fermé n’utilisent majoritairement que Microsoft (Windows et Office), en dépit du double boot possible sur toutes les machines de la fac avec Ubuntu :-D

3 Usages

Concrètement, que fait un enseignant avec une tablette tactile ?

  1. Il produit des conférences 1 et des cours I.R.L. (dans la vie réelle) ou en visioconférence : toute la documentation est intégrée au sein de quelques applications que nous passerons en revue plus loin. La visioconf’ est pratique (Skype, FaceTime) quand vous êtes à l’étranger pour une conférence, un colloque, séminaire, etc.
  2. Il se connecte au système audio-vidéo : projection d’illustrations, vidéos et podcasts.
  3. Il consulte ses emails : forte quantité de courriers électroniques à traiter :)
  4. Il consulte son agenda : localisation des salles, identification de la classe et du cours.
  5. Il évalue les étudiants.
  6. Il effectue de la veille informationnelle : l’actualité est dynamique et nécessite un processus de recueillement, traitement et de transmission des données.
  7. Il se documente.
  8. Il fait de la curation.
    Ainsi que le caractérise mon collègue Éric Delcroix « on pourrait définir le curateur comme un médiateur numérique qui restitue (crée) des contenus, éventuellement enrichis, pour une diffusion dans le dessein de formation ou d’informations… ».
  9. Il partage.
  10. Mais pas que ça…il joue, compose et écoute de la musique, regarde des vidéos, dessine, s’organise, filme, photographie, s’instruit, navigue, etc.

Cette liste n’est pas exhaustive, mais constitue une approche simple de nos activités, et la tablette remplit son rôle sans le moindre souci :)

4 Applications

Toutes les applications nécessaires sont disposées sur mon écran d’accueil :

Ecran d'accueil
1. Ecran d'accueil

La suite bureautique iWork (Pages, Keynote, Numbers) est très bien adaptée à la prise de note, la présentation, la consultation et se synchronise à l’ordinateur. Numbers permet d’évaluer les étudiants lors des exposés, contrôles continus ou partiels. Je produis ainsi un document parfaitement lisible et transmissible au secrétariat (voir illustration 2). Ce document présente les notes individuelles de chaque étudiant, la moyenne générale, un graphique de ces résultats, et bien sûr la partie identification et les remarques générales.

2. Numbers pour évaluer les étudiants
2. Numbers pour évaluer les étudiants

Bien que fort peu enclin à utiliser les présentations du type PowerPoint, elles n’en demeurent pas moins pertinentes par moment pour accompagner le cours d’une manière claire et concise (voir illustration 3). Keynote intègre également un pointeur laser tactile.

3. Keynote
3. Keynote

MindNode permet de dresser des cartes heuristiques, c’est-à-dire de représenter des liens sémantiques et hiérarchisés entre différents concepts (voir illustration 4). L’application se synchronise avec l’app du Mac :)

4. MindNode pour concevoir des cartes heuristiques
4. MindNode pour concevoir des cartes heuristiques
5. MobileRSS pour votre veille
5. MobileRSS pour votre veille

J’utilise ensuite une panoplie d’outils, certains édités par Larousse et Bordas : Larousse Dictionnaire, Larousse Anglais, Bordas Conjugaison et Bordas Synonymes. Ces applications sont très bien adaptées au dispositif, élégantes, pensées pour le tactile et fonctionnelles. La dictature du PowerPoint étant en train de s’affaiblir au profit de présentations plus actives, je me devais d’avoir Prezi Viewer. Prezi permet de réaliser des présentations animées, dynamiques très complètes. Le travail collaboratif m’amène à utiliser SyncSpace : partager un tableau blanc en temps réel avec plusieurs utilisateurs.

Pour se tenir à jour de l’actualité, il existe une myriade d’applications, mon objectif n’étant pas de toutes les présenter, je n’en citerai que quelques unes : Le Monde, Courrier International et France 24. Notons l’application MobileRSS qui est particulièrement réussie. C’est un agrégateur de flux RSS évolué, ergonomique et performant. Il permet d’avoir un rapide accès à nos flux, à l’article complet et de visualiser rapidement les articles lus/non-lus (voir illustration 5). Cette application se révèle être un compagnon essentiel pour votre veille informationnelle.

6. GoodReader synchronise vos documents
6. GoodReader synchronise vos documents

Réseaux sociaux obligent, les applications Facebook et Twitter sont incontournables dans l’encadrement et la gestion des groupes de travail. Les groupes Facebook propres aux cours attirent plus d’étudiants que la plateforme Moodlede l’université. Twitter est très utilisé par les étudiants et permet de maintenir un contact professionnel cohérent. Tweeter des infos pertinentes dans notre domaine de recherche et de formation permet aux étudiants de rester informés. L’application VeloDispo est utile pour connaître la disponibilité des V’Lille pour se rendre à l’université et en repartir :)

Sur le dock, nous retrouverons les applications majeures : MobileRSS, GoodReader, et les apps natives Calendrier, Mail et Safari. Ces dernières sont primordiales. GoodReader est le couteau suisse vital ! Tous les cours et supports de cours y sont intégrés et connectés à mon compte Dropbox. Au domicile ou au bureau, je rédige mes cours (en utilisant LaTeX, notamment la suite MacTeX) que je dépose sur mon compte Dropbox, lui-même synchronisé avec tous mes appareils (voir illustration 6).

 5 Conclusions

La bureautique constitue une des applications majeure des ordinateurs, mais ceux-ci ne furent pas conçus pour l’enseignement et édifient même un écran-mur entre l’étudiant et l’enseignant. Il n’est pas agréable, tant pour l’un que pour l’autre, d’interagir au-dessus des écrans. Pour s’en convaincre, il suffit d’enseigner dans une salle informatique :)

L’ergonomie de notre tablette tactile est irréprochable, l’autonomie parfaite et le système stable. Les applications ne manquent pas (> 500 000). L’absence de virus et logiciel malveillant renforce la sécurité de vos documents. L’ordinateur reste au bureau et demeure un excellent outil de travail de bureautique intense (rédaction de thèse, chapitres d’ouvrage, articles, etc.). À travers cet article, je pense avoir illustré en quoi l’iPad est une interface tactile nomade pertinente dans un cadre d’enseignement universitaire.

Bonus : Article à emporter

Si cet article vous a plu, vous pouvez le retrouver ci-dessous en téléchargement et en version PDF et ePub :

  • iPad et enseignement : retour d’expérience (PDF)
  • iPad et enseignement : retour d’expérience (ePub)

Un très grand merci à Jean Debaecker pour ce retour d’expérience particulièrement concret et détaillé. N’hésitez pas à réagir ci-dessous et à lui poser directement vos questions. Je pense qu’il se fera un plaisir d’y répondre !

le 46 4530
-
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46 commentaires
  1. merci pour ce retour, ce sont en effet des choses simples que l’on ne connaît pas forcément. 

    Pour ceux que cela intéresse, je propose des guides francophones pour les présentations zoomables Prezi (site officiel en anglais) sur http://annuaire-prezi.blogspot.com/

    Nathalie – Paris, France

  2. je suis cette année un étudiant de l’auteur de cet article et je confirme l’aspect novateur de cette utilisation de l’ipad pour faire cours. Je n’avais jamais vus ça avant. S’en rentrer dans les détails techniques que je connais peu car je n’ai guère eu personnellement l’occasion d’expérimenter cet outil, je trouve qu’il permet tout simplement et avant tout une bien meilleure et plus grande mobilité de l’enseignant. Ce dernier peut ainsi se déplacer dans l’espace et autour des étudiants tout en gardant ses supports de cours sous la main.

    Mais pas que les cours, puisqu’il peut aussi interroger internet ou un dictionnaire (ou autres applications) tout en restant à côté de vous … Bref beaucoup de possibles qui offrent un véritable plus pour la qualité et la diversité de l’enseignement.

    Bref du changement, et comparé aux autres (et anciennes) façon de faire et bien ça me semble au moins aussi bien, si vous voyez ce que je veux dire..

  3. La mémoire préfère le papier à la tablette
    Article paru dans l’édition du 21.11.10 Le Monde

    Les écrans nous rendent-ils stupides ? Posée à l’été 2008, dans la revue Atlantic Monthly par l’essayiste américain Nicholas Carr (Le Monde
    du 4 octobre), cette question vient de trouver un nouvel élément de
    réponse. Une étude publiée mercredi 17 novembre par la société française
    Miratech – spécialisée dans l’optimisation des interfaces homme-machine
    – suggère que la lecture sur support papier est plus approfondie que
    sur une tablette tactile de type iPad. Et, surtout, que la mémorisation
    des éléments d’un texte est plus importante – avec un écart de l’ordre
    de 20 % – lorsque celui-ci est lu sur le bon vieux papier. Un
    échantillon de 50 personnes (volontaires) ont participé à cette étude.
    Elles devaient lire, librement et sans limite de temps, une édition
    papier du quotidien gratuit 20 Minutes, puis l’édition d’un autre jour, sur tablette tactile. «
    Nous avons choisi 20 Minutes, car c’est le journal dont l’application
    iPad est la plus proche de la version papier. Cela nous a permis de
    comparer les deux modes de lecture, sans biais liés à des présentations
    différentes des articles », explique Jérémie Eskenazi, PDG de Miratech. Des résultats à confirmer Pendant
    la lecture, les « cobayes » étaient équipés d’un oculomètre – un
    appareil capable de suivre finement le déplacement du regard. Premier
    enseignement, dit M. Eskenazi, « on lit plus vite sur iPad, le temps
    de fixation de l’oeil sur chaque point étant moindre que sur le papier,
    ce qui est le signe d’un niveau de concentration inférieur ». De
    fait, le nombre d’articles parcourus est globalement supérieur sur iPad.
    Mais, lorsque les participants ont ensuite été questionnés sur le
    contenu des articles, ils ont en moyenne répondu correctement dans 90 %
    des cas lorsque ces articles étaient dans la version papier, contre 70 %
    sur iPad. Ces conclusions doivent être considérées avec
    précaution, mais elles ne sont guère surprenantes. Des travaux
    précédents, menés par l’ergonome danois Jakob Nielsen, ont montré que la
    lecture de tablettes électroniques (Kindle et iPad) était très
    légèrement plus rapide que sur papier. Selon M. Eskenazi, c’est la
    première fois qu’un test de mémorisation est mené sur les deux supports. Comment
    expliquer ces écarts ? Des différences entre les deux supports
    (éclairage, contraste, etc.) peuvent influer. M. Eskenazi avance, lui,
    l’hypothèse selon laquelle le lecteur du journal papier peut en évaluer
    l’épaisseur au toucher. Ce qui n’est pas le cas avec une tablette
    tactile. Une lecture plus précipitée du même contenu sur iPad serait
    ainsi la manifestation du désir d’évaluer rapidement l’étendue de la
    lecture que l’on a encore devant soi. Quelle que soit l’explication, les
    résultats de cette étude – qui devront être confirmés par d’autres
    expériences – interroge sérieusement le déploiement de l’iPad en milieu
    scolaire, déjà engagé dans certains départements. Stéphane Foucart

  4. La mémoire préfère le papier à la tablette
    Article paru dans l’édition du 21.11.10

    es écrans nous rendent-ils stupides ? Posée à l’été 2008, dans la revue Atlantic Monthly par l’essayiste américain Nicholas Carr (Le Monde
    du 4 octobre), cette question vient de trouver un nouvel élément de
    réponse. Une étude publiée mercredi 17 novembre par la société française
    Miratech – spécialisée dans l’optimisation des interfaces homme-machine
    – suggère que la lecture sur support papier est plus approfondie que
    sur une tablette tactile de type iPad. Et, surtout, que la mémorisation
    des éléments d’un texte est plus importante – avec un écart de l’ordre
    de 20 % – lorsque celui-ci est lu sur le bon vieux papier. Un
    échantillon de 50 personnes (volontaires) ont participé à cette étude.
    Elles devaient lire, librement et sans limite de temps, une édition
    papier du quotidien gratuit 20 Minutes, puis l’édition d’un autre jour, sur tablette tactile. «
    Nous avons choisi 20 Minutes, car c’est le journal dont l’application
    iPad est la plus proche de la version papier. Cela nous a permis de
    comparer les deux modes de lecture, sans biais liés à des présentations
    différentes des articles », explique Jérémie Eskenazi, PDG de Miratech. Des résultats à confirmer Pendant
    la lecture, les « cobayes » étaient équipés d’un oculomètre – un
    appareil capable de suivre finement le déplacement du regard. Premier
    enseignement, dit M. Eskenazi, « on lit plus vite sur iPad, le temps
    de fixation de l’oeil sur chaque point étant moindre que sur le papier,
    ce qui est le signe d’un niveau de concentration inférieur ». De
    fait, le nombre d’articles parcourus est globalement supérieur sur iPad.
    Mais, lorsque les participants ont ensuite été questionnés sur le
    contenu des articles, ils ont en moyenne répondu correctement dans 90 %
    des cas lorsque ces articles étaient dans la version papier, contre 70 %
    sur iPad. Ces conclusions doivent être considérées avec
    précaution, mais elles ne sont guère surprenantes. Des travaux
    précédents, menés par l’ergonome danois Jakob Nielsen, ont montré que la
    lecture de tablettes électroniques (Kindle et iPad) était très
    légèrement plus rapide que sur papier. Selon M. Eskenazi, c’est la
    première fois qu’un test de mémorisation est mené sur les deux supports. Comment
    expliquer ces écarts ? Des différences entre les deux supports
    (éclairage, contraste, etc.) peuvent influer. M. Eskenazi avance, lui,
    l’hypothèse selon laquelle le lecteur du journal papier peut en évaluer
    l’épaisseur au toucher. Ce qui n’est pas le cas avec une tablette
    tactile. Une lecture plus précipitée du même contenu sur iPad serait
    ainsi la manifestation du désir d’évaluer rapidement l’étendue de la
    lecture que l’on a encore devant soi. Quelle que soit l’explication, les
    résultats de cette étude – qui devront être confirmés par d’autres
    expériences – interroge sérieusement le déploiement de l’iPad en milieu
    scolaire, déjà engagé dans certains départements. Stéphane Foucart

    1. Article intéressant, à prendre avec des pincettes sans doute. Je n’ai pas de problème de mémoire pour le moment :)

  5. « J’ai travaillé aussi pour des grandes entreprises : plus personne
    n’utilise les clefs usb dans le secteur de l’infocom et des ntic. »
    ??? j’en doute :  hdd externe, clefs usb sont toujours d’actualité chez les particuliers comme les entreprises

    1. Ma phrase était sans doute un peu radicale, mais foncièrement nous tendons vers ça. Tjrs est-il que dans les grosses boites où j’ai bossé, je n’ai pas vu une clef usb et encore moins un disque dur externe ;)

  6. Votre retour est assez partisan. Vous avez omis l’essentiel, à savoir que l’Ipad est incapable de gérer l’organisation des données dans des répertoires avec des fichiers de types différents. Cela est catastrophique sauf pour ceux qui ne font pas grand chose avec. Alors on trouve des solutions en passant par dropbox, un NAS….mais pour une action qui prend en principe 2 secondes sous mac ou pc ou linux là on est parti pour de nombreuses minutes et un résultat très peu acceptable.
    Je ne parle de l’impression depuis l’ipad (airprint), la numérisation via l’ipad impossible, les ondes omniprésentes, de l’icloud qui ne sauvegarde que les médias achetés sur itunes…
    Une tablette, c’est bien pour la lecture mais pas pour la production même minime.

    1. Comme je le dis dans d’autres commentaires, mon propos n’est pas d’être pro/contre Apple. J’ai un iPad, je suis enseignant-chercheur, ce document est un simple retour d’expérience. Pour vous répondre sur quelques points : l’organisation des fichiers est très bien faite, dans des répertoires avec DropBox par exemple. Du reste, je ne veux pas gérer les fichiers systèmes, ça c’était bien sous Windows 95. Je ne veux avoir qu’à gérer mes propres documents : et c’est bon :)
      L’impression, je n’en parle pas, on en parle plus, dans mon entourage pro personne n’imprime, tout se fait en numérique. Quant à la numérisation, d’ici à avoir une tablette-scanner-fax-imprimante, autant avoir une machine bureau :)

      iCloud n’a pas été traité, puisque j’utilise DropBox :)

      Une tablette, c’est très bien pour la lecture, et ça peut aider pour une production minime dans mon cadre, et ça aide à une très forte production dans d’autres cadres (musique par exmple).

      Après je ne demande qu’à lire des retours d’expérience d’autres tablettes dans mon milieu pro (puisque c’est celui dans lequel j’évolue, et celui qui m’intéresse donc). Avec le temps, les tablettes deviendront encore plus populaires et tout évoluera. N’oublions pas qu’une tablette n’est pas un ordinateur. Les usages ne sont pas les mêmes. Il me semble l’avoir bien montré :)

  7. Le succès de l’iPad se confirme à travers la planète. Les chiffres sont encore plus impressionnants que l’année dernière à la même période. Selon Comscore, en octobre 2011, 95,5 % du trafic web des tablettes aux USA vient de la tablette Apple.Selon le cabinet Gardner, la tablette à la pomme détient 73,4%  de part de marché en 2011 (83% en 2010).

  8. Bonjour,
    Il faut toutefois préciser que pour sortir sur un vidéo-projecteur, il faut un Ipad2, sinon, ,il n’y a qu’un nombres très limité  d’applications qui sortent.
    Une autre possibilité intéressante est de prendre avec l’IPAD le contrôle de son PC (et là un IPAD 1 suffit) et de pouvoir ainsi évoluer dans la salle et ne pas rester rivé à son PC.
    Merci pour votre article.
    Rodolphe Maurel

    1. Je dois dire que la première année s’est déroulée avec l’iPad 1, et toutes les appli que j’utilisais gèrent la vidéo projection. Et la seconde année avec l’iPad 2 : je n’utilise pas la vidéo-pro totale en fait. Après cela dépend des usages de chacun :)

      Du reste, oui pour la prise à distance :)

  9. Excellent article, merci ! Petite question sur SyncSpace qui m’a l’air une excellent app mais n’a pas eu de MAJ depuis janvier 2011… La synchro ne semble pas fonctionner pour moi (je suis en iOS 5). J’ai envoyé un mail aux développeurs, mais si vous avez des informations personnelles à ce sujet… Je vous en remercie !

    1. Merci Vanessa !
      Je viens tout juste d’utiliser SyncSpace et ça fonctionne et synchronise correctement, je suis sous iOS 5.0.1 ; peut-être qu’en mettant iOS à jour ça ira, non ? J’utilise un iPad 2 et la personne avec qui j’ai testé a un iPad 1.

  10. Je reviens sur les inconvénients et les palliatifs.

    Il n’y a pas d’USB, c’est quand même particulièrement gênant, cela signifie qu’il faut un ordinateur en plus de la tablette, si vous attendez un fichier d’un de vos collègues ou étudiants, il doit être fourni par email impérativement ou vous devez trimballer votre ordinateur avec vous. La solution n’est pas très portable.

    Il n’y a pas de lecteur de carte intégré. Ce qui signifie qu’en plus de la tablette, vous avez investi dans un lecteur de cartes externes, ce qui augmente l’investissement initial et diminue la portabilité de votre tablette.

    Il n’y a pas de port HDMI mais vous avez un port VGA externe. Encore un investissement supplémentaire et encore une portabilité réduite.

    Vous pouvez lire quasiment tous les formats de fichiers, notamment grâce à VLC. Il me semble que VLC n’est plus disponible sur le Market, ce qui doit réduire la liste des formats disponibles. De plus les fichiers ne peuvent pas être récupérés depuis une clé USB mais doivent être synchronisés via iTunes avec un PC.

    Au final, vous pourriez également prendre une tablette Android, type l’ASUS Transformer, qui intègre un port USB, un port HDMI, un lecteur de cartes, la lecture de tous les formats de fichiers, une autonomie équivalente à celle de l’iPad 1 minimum, une ergonomie avec un niveau très satisfaisant et pour un prix inférieur à celui de l’iPad.

    Le nombre d’applications tournant sur ce genre de matériel arrive aujourd’hui à plus de 300 000.

    Et le tout sans avoir jamais à le brancher à un ordinateur.

    1. En effet j’aurais pu. Mais quid de l’autonomie et de l’ergonomie ? J’aime bien Android mais j’ai assez comparé à iOS pour préférer l’ergonomie de ce dernier :)
      Pour les points que vous notez, je les comprends parfaitement, ils sont théoriquement très importants en effet.Mais croyez moi la réalité du terrain est très différente : je n’ai jamais eu besoin d’avoir recours à un lecteur de carte ou une prise usb. Tous mes étudiants et collègues m’envoient leurs documents par email (tous les PCs de la fac sont connectés au net), rares sont ceux qui utilisent une clef usb. Ils en ont à titre de sauvegarde personnelle et ou de mobilité. J’ai travaillé aussi pour des grandes entreprises : plus personne n’utilise les clefs usb dans le secteur de l’infocom et des ntic. Les mentalités évoluent vite, et le Wi-Fi prend le pas. Au pire on envoie le document en bluetooth, il y a une app (Bumper) qui le permet :)Dans les faits, depuis la sortie d’iOS 5, mon iPad n’est plus jamais connecté au Mac, toutes les synchro se font en Wi-Fi, et avant ça, je ne passais pas par iTunes puisque j’utilise DropBox et GoodReader ;)

      Pour les vidéos, je passe le plus souvent par l’application « Video », qui est native donc. J’avoue que ça ne me pose pas de problème.

      En gros, pour reprendre vos points, il ne me reste plus que l’adaptateur VGA à acheter, 29€. Je dois concéder que tous les avantages que m’offrent cette tablette contrebalancent largement l’achat d’un adaptateur.

      Et le tout sans avoir jamais à le brancher à un ordinateur également :)

      1. Et cette petite concession se paie aussi sur l’esthétique de l’appareil, je préfère avoir un appareil qui ne multiplie pas les connectiques, mais qui possède un seul connecteur multi-usage :)

        Mais là, les goûts et les couleurs… ;)

  11. Merci pour votre retour d’expérience.
    Depuis quelques temps, j’introduis les TIC dans mes cours de maths. Votre article tombe à pic !
    Cependant, il y a toujours un aspect qui semble absent dans les tablettes et en particulier dans l’utilisation présentée ici : l’interaction du type « dessin à la volée ».
    Lorsque je suis en cours particulier, je fais souvent un petit dessin sur une feuille. Croquis, graphique, schéma, figure géométrique, peu importe, il devient rapidement vivant : surlignage, encadrement, effaçage, rajout d’écritures, de formules, etc.

    Je n’ai à ce jour trouvé aucune application, que ce soit sur laptop ou sur tablette pouvant remplacer la feuille et le stylo, tout en y apportant la valeur ajoutée de ces moyens technologiques (dématérialisation du support, économies de papier, projection sur écran, édition/annulation simplifiée…).

    Avez-vous connaissance d’une application ou d’une tablette pouvant gérer ce genre de besoin ?

    1. Merci pour votre commentaire :)

      Il est vrai que ce type d’application ne fait pas partie de mes besoins fondamentaux, mais sur mon écran d’accueil on peut trouver l’app Adobe Ideas (gratuite si ma mémoire est bonne), peut-être que c’est un premier point d’entrée. Je m’en sers avec un stylet, ça tourne bien pour faire des croquis rapides et simples. Cependant je ne sais pas si cela peut combler vos besoins, il doit exister une app plus précise sans doute…

      1. AD, belgique
        J’utilise « 2 screens » sur mon iPad 1 pour projeter mes présentations (keynote ou ppt), sur lesquelles je peux faire des annotations en direct, ou intercaler une « page » blanche pour exécuter des dessins, schémas, etc…, afin de donner des explications complémentaires. Ai trouve cette application excellente comme outil d’enseignement.

    2. Il y a la tablette HTC Flyer ( https://www.tablette-tactile.net/fiche-technique/fiche-technique-detaillee-de-la-htc-flyer-12754/ ) mais sans HDMI.
      Pas encore le stylet et l’HDMI quoi…

      1. Ou la Dell Latitude ST ? HDMI, Stylet et Windows 7. Aucun test prévu par TT sur cette tablette ?

        1. Il me semble que la Galaxy Tab 8.9 faisait ça aussi. Mais dans le test que je viens de lire elle semble assez proche de la 10.1.

  12. Loin de moi l’idée de développer une guerre sur ce sujet, je travaille sur différents systèmes et chacun apporte sont lot d’avantages et d’inconvénients. Je pensais que sur Android il y avait un potentiel applicatif plus intéressant dans le domaine éducatif, après un tour rapide de la question, force est de constater que c’est décevant en effet. Mea Culpa. L’interopérabilité, voilà en effet un mot clef ;-)

  13. Aucun système n’est parfait. L’université propose un double boot Windows / Ubuntu. Un petit nombre d’enseignant utilise Ubuntu et les autres crient au scandale contre OpenOffice et consorts. J’aime beaucoup cette suite, mais dans le milieu universitaire, les deux trois formats qui roulent sont le .odt, .pdf et le .rtf. Que ce soit pour une publication d’article, de chapitre d’ouvrage ou autre. Personne ne demande un .odt. Pour ma part, j’utilise LaTeX (libre ;)
    Pour Info, Mac OS X permet d’installer toute sorte d’applications également, libres également, sans passer par l’AppStore :) Quant à Androïd, je l’utilise sur mon téléphone, je ne trouve aucune application pertinente dans un cadre d’enseignement tel que je l’ai décrit, et il faut passer aussi par un store : l’android Market. L’AppStore propose des apps gratuites aussi :)Quoiqu’il en soit, le propos de mon article n’est pas d’alimenter la guerre libre vs fermé. Cette guerre n’a pas lieu d’être et je prêche ouvertement pour la complémentarité des systèmes et surtout l’interopérabilité. Il s’agit uniquement d’un retour d’expérience d’utilisation de l’iPad. Si un jour j’ai l’occasion de tester une autre tablette, je referais un dossier avec plaisir ;) Surtout que je suis l’actualité OpenSource de prêt, avec le désir de voir développer des initiatives proche d’Ubuntu. Mais là, c’est un autre débat ;)

  14. sans parler de la non compatibilité total de l’appli bureautique de l’ipad avec les format ouvert (ODT ?)

    enfin, aucun système n’est parfait ^^

  15. Windows n’est plus un système fermé, c’est ce que je pense aussi. Mais je ne trouve pas Windows7 adapté aux tablettes tactiles, j’attends de voir Windows 8 sur ce sujet. La vraie grosse différence entre Android et Windows, c’est le coût de la licence. Mais Windows peut proposer des licences gratuites, ils le font déjà pour de nombreuses écoles (étrangement pas toutes). Ce serait une alternative à Android dans ce cas. Entre iPad et Android, c’est le coût du matériel, Apple ne fait pas dans l’accessoire. Au final, c’est une question de coût, l’idée étant d’équiper un maximum d’établissements.

    1. Le cout de la license est finalement pratiquement nul dans l’achat d’un portable windows. Bien entendu, c’est de la vente liée et tout ca, mais finalement toutes les tablettes qui concurrencent cruellement les portables en ce moment font de la vente liée avec un OS. Les MAC aussi d’ailleurs.

  16. « qui crient au système fermé n’utilisent majoritairement que Microsoft »

    Windows n’est pas un système fermé, vous pouvez installer toute application dessus, sans avoir a passer sur un appstore particulier…comme linux en fait.

    1. Si on lit ma phrase jusqu’au bout, je voulais juste dire que quitte à utiliser un système open source ou ouvert, autant utiliser Ubuntu :)

      1. Je ne suis pas convaincu qu’Ubuntu évoluera aussi vite qu’Android. C’est une vraie question à étudier. Même si je reconnais qu’aujourd’hui, Ubuntu, a vraiment gagné de sérieux galons sur l’ergonomie et la simplicité de configuration. Android est beaucoup plus présent qu’Ubuntu, et il a réussi ce tour de force en très peu de temps. Google n’en restera pas là, à la façon Microsoft à une époque, Google nous prépare une certaine forme d’Hégémonie.

        1. Bien d’accord ene ffet. On ne peut cependant qu’apprécier la ligne stratégique d’Ubuntu, le cap emprunté. Ils se fortifient et ont un objectif qualitatif pour leur OS. Google tient à diversifier son offre et ses produits, Android, Chromebook, etc. L’actualité nous montre que cette hétérogénéité ne passe pas toujours très bien (Google Wave, Google Buzz, etc.). On souhaite qu’Android se développe plus encore et qu’il persiste dans le temps. Mais seul le temps nous dira…

  17. Entièrement de votre avis Kantfredo, il faudrait que les instances décisionnelles du monde de l’éducation privilégient maintenant Android plutôt qu’iOS pour des raisons de coûts bien évidements mais également pour créer le marché via du développement applicatif « ouvert ». Samsung est très présent sur ce terrain, entre autre.

    1. Bien d’accord. Et dans les faits, c’est le cas. Rares sont les écoles/lycées/universités en France qui privilégient iOS. L’OpenSource est préféré, pour des raisons stratégiques, économiques et politiques.

      L’intérêt étant réellement de créer un ensemble applicatif ouvert, permettant à tous d’accéder au savoir, aux connaissances. Il y a encore beaucoup de progrès à effectuer. Les choses évoluent lentement…

  18. Excellent article, d’autant plus d’actualité que le Salon EDUTEC se tient Porte de Versailles cette semaine.

  19. merci pour le retours d’expérience.

    Je pense par contre que le matériel n’est pas a 100% adapté, un appareil de type Asus transformer prime est tout indiqué pour ce type d’usage.
    (bon par contre il faut revoir toutes les habitudes logiciels pour les gens venant d’IOS)

    1. J’ai hâte de sortir ma carte bleue pour l’Asus Prime. Ils sont cruels chez Asus, non ? ^^

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