1 500 km d’autonomie : la batterie solide de Chery pourrait tout changer !

Et si le futur de la voiture électrique venait, une fois encore, de Chine ? Le constructeur Chery fait parler de lui avec une annonce qui pourrait bien rebattre toutes les cartes du marché mondial : une batterie solide révolutionnaire capable d’offrir jusqu’à 1 500 kilomètres d’autonomie. Rien que ça. Un bond technologique qui, s’il tient ses promesses, pourrait lever l’un des derniers freins à l’adoption massive des véhicules électriques.

Une densité énergétique jamais vue

Depuis des années, les ingénieurs du monde entier cherchent le Graal : une batterie à la fois compacte, légère et endurante. Chery affirme l’avoir trouvée. Sa nouvelle génération d’accumulateurs atteindrait une densité énergétique de 600 Wh/kg, un chiffre record selon les standards actuels. Pour comparaison, les batteries LFP (lithium-fer-phosphate) plafonnent à environ 160 Wh/kg, tandis que les plus performantes du moment – comme les NMC Qilin de CATL – culminent à 225 Wh/kg.

Autrement dit, Chery aurait quasiment triplé les performances des meilleures technologies existantes. Et ce n’est pas un simple coup d’éclat : la marque a développé ce prototype en interne, via son Chery Solid-State Battery Research Institute, un centre de recherche entièrement dédié à la batterie à électrolyte solide.

Les bénéfices d’une telle avancée sont considérables. Avec une densité aussi élevée, un véhicule électrique pourrait parcourir environ 1 275 kilomètres selon le cycle WLTP (1 500 km CLTC en Chine) sans avoir besoin d’une batterie plus grande ni plus lourde. Un avantage double : plus d’autonomie, moins de masse, donc une meilleure efficacité énergétique et une consommation réduite.

Des performances qui changent tout

Derrière cette prouesse technique se cache une logique simple : en augmentant la densité énergétique, on concentre plus de puissance dans un espace réduit. Cela signifie que les voitures équipées de cette batterie pourraient offrir une autonomie supérieure à 1 000 kilomètres réels, tout en préservant l’habitabilité et le confort.

Un autre atout majeur : la batterie solide serait moins coûteuse à produire. Selon les estimations de l’Institut de Recherche Énergétique Chinois, l’accumulateur représente jusqu’à 40 % du coût total d’un véhicule électrique. Réduire le prix de production de cette pièce maîtresse pourrait donc rendre les modèles électriques bien plus accessibles. Et quand on sait que le prix reste l’un des principaux freins à l’achat, cette innovation pourrait accélérer la transition vers une mobilité propre.

La conception solide présente aussi des avantages de sécurité : contrairement aux batteries lithium-ion classiques, elle limite les risques de surchauffe et d’incendie, tout en assurant une meilleure stabilité chimique.

Une révolution annoncée, mais pas encore sur la route

Avant de s’enthousiasmer trop vite, il faut garder la tête froide : cette batterie est encore au stade de prototype avancé. Chery prévoit de lancer une phase pilote en 2026, avant une commercialisation progressive à partir de 2027. C’est ambitieux, mais réaliste : d’autres géants du secteur comme BYD, CATL, Toyota ou Nissan avancent eux aussi à grands pas sur le terrain des batteries solides, avec des calendriers similaires.

Selon le Centre National des Nouvelles Énergies de Pékin, cette course technologique est désormais mondiale. Si les Japonais et les Coréens ont longtemps dominé le secteur, la Chine rattrape rapidement son retard et s’impose comme le laboratoire le plus dynamique en matière d’innovation énergétique.

Chery, qui commence à s’implanter timidement en Europe, pourrait ainsi marquer un tournant. Une voiture capable de parcourir Paris–Lisbonne sans recharge ? Il y a quelques années, cela relevait de la science-fiction. Aujourd’hui, c’est presque à portée de main.

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