Harlan Coben et Netflix, c’est un peu comme un vieux couple de cinéma : inséparables. Depuis plusieurs années, la plateforme américaine s’est prise d’amour pour l’univers de l’écrivain américain, au point d’adapter pas moins de onze thrillers de sa plume. Certains ont cartonné, d’autres ont divisé. Mais parmi toutes ces productions, une création espagnole s’impose comme un petit bijou : Innocent, une série qui flirte avec la perfection, jusqu’à décrocher la note ultime sur Rotten Tomatoes.
L’alliance explosive entre Harlan Coben et Netflix
Tout commence avec cette passion que Netflix entretient pour le suspense à la sauce Coben : des histoires de disparitions, de secrets enfouis, de vies ordinaires bouleversées par un simple coup de téléphone. L’auteur, déjà maître du polar contemporain, s’est vu offrir carte blanche pour décliner ses récits dans plusieurs pays — France, Royaume-Uni, Pologne, et donc… Espagne.
Ce partenariat a donné naissance à des séries très différentes les unes des autres, certaines brillantes, d’autres plus oubliables. Mais Innocent (ou El Inocente dans sa version originale) a mis tout le monde d’accord. Tournée en Catalogne, portée par le réalisateur Oriol Paulo — connu pour ses scénarios tordus et ses montages millimétrés — cette série s’est imposée comme un modèle du genre.
Une intrigue haletante, entre culpabilité et rédemption
Le pitch ? Un soir, une altercation qui dégénère. Mateo Vidal, un jeune homme sans histoire, tue accidentellement un inconnu. Neuf ans plus tard, il tente de reconstruire sa vie, entre amour retrouvé et travail stable. Jusqu’à ce qu’un coup de fil inattendu fasse ressurgir le passé qu’il croyait enterré.
Derrière cette trame apparemment classique, la série déroule une narration redoutable : chaque épisode met en lumière un personnage différent, apportant de nouvelles pièces au puzzle. Au fur et à mesure, le spectateur réalise que rien — ni les visages, ni les vérités — n’est ce qu’il semble être. Un jeu d’illusions que Paulo maîtrise à la perfection, rappelant par moments les films d’Almodóvar pour la tension et la densité émotionnelle.
Ce qui frappe, c’est le rythme : huit épisodes, pas un de trop. Le récit est tendu, précis, sans le moindre temps mort. On retrouve cette patte typiquement espagnole — dramatique, sensuelle, presque poétique — qui donne une profondeur inattendue à ce thriller psychologique.
Un accueil critique exceptionnel
Obtenir 100 % sur Rotten Tomatoes, c’est rare. Très rare. Même les séries les plus encensées ne dépassent que rarement les 95 %. Innocent y est parvenu, séduisant aussi bien le public que la critique. Sur Allociné, les spectateurs parlent d’une “série qu’on ne voudrait jamais voir finir” et saluent une réalisation d’orfèvre, servie par des acteurs d’une justesse remarquable.
Un internaute résume parfaitement l’avis général :
“Chaque épisode est un chapitre à part entière, mais tout s’emboîte comme un grand puzzle. À la fin, tout s’éclaire, tout prend sens. C’est brillant.”
Même des professionnels du cinéma soulignent la qualité du scénario, digne d’un long-métrage. Le Centre Espagnol du Cinéma Audiovisuel a d’ailleurs salué la série pour sa capacité à marier thriller et émotion sans tomber dans le cliché du polar froid.
Le secret du succès espagnol
L’Espagne semble avoir trouvé la recette magique pour sublimer les histoires de Coben : des personnages complexes, une réalisation cinématographique et un ancrage culturel fort. Là où les adaptations américaines misent souvent sur la vitesse et le spectaculaire, Innocent choisit la profondeur et la subtilité.
C’est peut-être là que réside sa force : sous ses airs de polar, la série parle de culpabilité, de pardon et de seconde chance. Des thèmes universels, traités avec une humanité désarmante. On en ressort à la fois tendu, ému et étrangement apaisé — comme après un bon roman qu’on referme à regret.
En somme, Innocent n’est pas seulement une réussite pour Netflix, c’est aussi la preuve que la fiction européenne peut rivaliser avec les mastodontes hollywoodiens. Si vous cherchez un thriller intelligent, bien écrit et porté par une mise en scène magistrale, vous tenez là votre prochaine obsession.


