Un monstre est né… Plongez dans les origines terrifiantes de Dexter !

Le retour tant attendu de Dexter, le tueur en série au code moral ambigu, a fait parler de lui. Douze ans après la fin de la série originale et quatre ans après la déception de Dexter : New Blood, voici que la saga se poursuit avec Dexter : Les Origines. Ce prequel se concentre sur la jeunesse du célèbre « boucher de Miami » et ses premiers pas vers l’obscurité, revisitant les éléments déjà connus à travers des flashbacks et de nouvelles scènes. L’occasion pour la série de replonger dans le passé de Dexter, mais aussi d’apporter quelques surprises… et quelques frustrations.

Des origines qui manquent d’originalité

La première constatation est implacable : Dexter : Les Origines n’apporte rien de fondamental à l’univers du personnage. Bien sûr, on découvre l’adolescence de Dexter, ses premiers meurtres et les influences qui ont façonné le monstre qu’il est devenu. Mais la série manque de profondeur et de nouveauté. Certaines intrigues intéressantes de la série originale sont même laissées de côté, comme celle du personnage d’Evelyn Vogel, ou du fameux code de Harry, qui n’est qu’à peine effleuré.

C’est pour un don du sang

Le plus grand défaut de cette préquelle est de ne pas avoir su exploiter l’évolution psychologique de Dexter. Plutôt que d’approfondir la naissance de ses pulsions meurtrières, la série choisit une approche un peu trop facile, en utilisant la métaphore du premier rapport sexuel pour symboliser les premiers meurtres de Dexter. Un raccourci un peu trop évident et manquant de la subtilité qui aurait pu enrichir le personnage. Quant au fameux code de Harry, il est relégué au second plan, presque ignoré dans cette exploration de l’enfance de Dexter.

Comme une impression de déjà-vu

La nostalgie au service de la narration

Les Origines s’appuie également beaucoup sur la nostalgie de la série originale. Les flashbacks sont omniprésents, mais ils ne font que répéter ce que les fans ont déjà vu, parfois avec des détails en plus, parfois avec une fidélité presque trop excessive aux images iconiques de la série. Le petit Dexter pleurant dans le sang de sa mère, récupéré par Harry, fait ainsi son grand retour. Si cela ravit les fans, c’est aussi une façon de redonner de la place à certains acteurs, comme Christian Slater, qui profite de ces retours en arrière.

Mais alors, pourquoi regarder cette série si elle ne propose rien de neuf ? Parce que, malgré tout, Dexter : Les Origines parvient à captiver. La clé de ce succès réside dans l’interprétation des acteurs.

Un casting qui parvient à convaincre

Le jeu des acteurs, à commencer par Michael C. Hall, dont la voix off est un réconfort pour les fans, ajoute une touche de familiarité et de réconfort. Mais c’est surtout Patrick Gibson (jeune Dexter) et Molly Brown (jeune Debra) qui parviennent à capturer l’essence des personnages sans tomber dans la caricature. Leur performance, tout en nuances, fait écho aux acteurs originaux tout en s’en détachant suffisamment pour offrir une interprétation personnelle.

Debra version ado

À leurs côtés, Christian Slater, Patrick Dempsey et Sarah Michelle Gellar viennent compléter un casting de choix. La présence de ces acteurs dans un rôle plus ou moins secondaire permet de maintenir une solidité dans l’ensemble de la série. Toutefois, la présence de Sarah Michelle Gellar, bien que prometteuse, est limitée, et son personnage aurait mérité plus de temps à l’écran.

1ère règle du code

La série brille également dans ses séquences dans les bureaux de la police scientifique, où l’on assiste aux premiers pas de Dexter dans l’étude du sang. Cette évolution est aussi satisfaisante qu’intrigante, offrant un petit regard sur ce qui a fait de Dexter l’expert en criminalistique qu’il est devenu.

Le mystère de Harry Morgan

Si la série réussit à captiver malgré ses faiblesses, il y a un sujet majeur qui mérite d’être exploré davantage : Harry Morgan. Dans la série originale, Harry est présenté comme un mentor qui a guidé Dexter dans la création de son code moral. Mais dans Les Origines, il apparaît sous un jour bien plus sombre. Ce père adoptif et mentor de Dexter, joué par Christian Slater, est de plus en plus dépeint comme un homme à la moralité douteuse, incapable de gérer ses propres erreurs et responsabilités.

L’air satisfait du type qui détruit tout autour de lui

Au fur et à mesure de la série, Harry se transforme en un personnage bien moins sympathique que celui qu’on connaissait, et ce, malgré ses apparentes bonnes intentions. Ses actions, comme son abandon du frère de Dexter, Brian, ou sa relation ambiguë avec sa maîtresse, jettent un nouveau regard sur ses agissements dans la série originale. Cette vision de Harry pourrait bien faire l’objet d’une exploration plus poussée dans une future saison, et c’est avec impatience qu’on attend de voir comment ce personnage sera traité.

Dexter : Les Origines n’est donc pas une réussite totale, mais elle parvient à offrir une expérience intéressante, surtout pour les fans de la série originale. Si la série échoue à aller au fond des choses et souffre d’une certaine répétitivité, elle parvient néanmoins à raviver l’étincelle qui a fait le succès de Dexter, avec des performances solides et des moments qui rappellent pourquoi on est tombé amoureux du personnage. À voir si la suite saura répondre aux promesses laissées en suspens.

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