Apple fait évoluer l’App Store : les principales nouveautés 2016

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À 4 jours de sa conférence d’ouverture de la WWDC, Apple fait déjà parler d’elle en faisant évoluer ses règles concernant l’App Store. La boutique d’applications, véritable machine à cash pour la firme à la pomme, va faire preuve de plus de souplesse pour les développeurs, même si cela risque de faire grincer des dents du côté des usagers.

C’est sous l’impulsion de Phil Schiller, qui avait promis des évolutions à venir pour la boutique immatérielle d’Apple, que ces nouveautés vont être déployées.

Des classements plus pertinents

La première de ces nouveautés est déjà visible si vous avez l’Apple TV de dernière génération. Elle concerne les différents classements proposés au sein de l’App Store. En temps ordinaire, ces classements affichent les applications qui sont les plus téléchargées pour 3 catégories, payantes, gratuites et rentables. Si vous êtes un gros consommateur d’applications, vous y retrouvez à la fois des applications que vous possédez déjà (il est marqué soit ouvrir si l’application est installée, soit un nuage si celle-ci vous appartient, mais est absente de votre appareil) et des applications que vous n’avez pas encore (soit il est marqué obtenir si elle est gratuite, soit vous avez son prix si elle est payante).

La nouveauté vient du fait qu’à l’avenir, car la fonction n’est pas encore totalement disponible chez nous, seules les applications que vous ne possédez pas encore apparaitront dans ce classement. Vous aurez compris que la manœuvre sert ici à mettre en avant des applications que vous ne possédez pas encore pour vous inciter à les télécharger, gratuitement ou non.

Classement des applications sur l'App Store
Les classements permettent de se rendre compte des applications qui ont du succès

Si cette évolution est intéressante pour l’usager qui pourra ainsi découvrir de nouvelles applications qu’il ne possède pas encore, elle n’est pas sans intérêt pour Apple qui touchera ses 30 % de commissions sur tous les téléchargements payants ou les achats intégrés des applications dite gratuite.

L’idée est donc intéressante pour tout le monde et pour y avoir goûté sur Apple TV, elle incite effectivement à découvrir de nouveaux programmes.

Des délais de validation réduits

Ce sont tous les jours des milliers de programmes que doivent contrôler les « petites mains » de l’App Store. Entre les nouvelles applications et les mises à jour, il fut un temps où les délais de validation d’une application ou d’une simple mise à jour pouvaient prendre jusqu’à 2-3 semaines.

Ces temps semblent bien révolus puisqu’Apple s’est donné comme mission de réduire ce délai à 48 heures maximum. Dans les faits, les premiers retours de certains développeurs vont d’ailleurs dans ce sens puisque certains d’entre eux parlent de validations qui se seraient faites dans la journée.

Phil Schiller de face
Phil Schiller devrait s’attirer la sympathie des développeurs

Si les développeurs et les éditeurs ne peuvent être que satisfaits de cette rapidité, les usagers y trouveront aussi leur compte puisque les éditeurs peuvent réagir plus rapidement en cas de bug gênant découvert sur un programme. De même, cette réactivité permet aux développeurs de coller plus facilement à l’actualité en proposant des fonctionnalités sur certaines applications en fonction d’évènements.

Tout le monde est gagnant pour ce qui concerne les délais de validation et il y a fort à parier que les développeurs ne manqueront pas de saluer cet aspect la semaine prochaine lors de la WWDC.

Du contenu publicitaire au sein de l’App Store

Jusqu’à présent, l’App Store met en avant soit du contenu considéré comme pertinent du côté de Cupertino ou soit parce qu’il est massivement téléchargé via les classements que nous évoquions ci-dessus. Là aussi, il pourrait bien y avoir de sérieux changements dans les semaines à venir.

Phil Schiller, qui souhaite un App Store moins statique, va ouvrir l’App Store à la publicité. De manière concrète, cela va permettre à un éditeur qui souhaite mettre en avant une de ces applications de payer Apple pour que celle-ci soit mise à l’honneur sur l’App Store. On peut légitimement penser seuls les éditeurs déjà bien implantés dans le segment des applications pourront se permettre un tel luxe, ce qui sera fait au détriment d’éditeurs indépendants dont les productions sont souvent dignes d’intérêt. Toutefois, Phil Schiller précise que ce système ne sera pas inaccessible pour les éditeurs indépendants.

Nouvelle publicité Ad sur l'App Store
La publicité va se fondre dans les recherches

La publicité s’affichera au sein des recherches et aura la forme d’une application présentée sur un fond bleu (pour la distinguer plus facilement). Il sera aussi précisé qu’il s’agit d’une publicité (en anglais Ad). Peu envahissante, mais présente tout de même, la publicité fera son apparition à l’automne après une phase de bêta test qui débutera lundi pour le lancement de la WWDC.

Apple a tout de même précisé que ce système de publicités ne serait pas disponible sur les terminaux possédés par des enfants de moins de 13 ans et que les publicités seraient contextuelles et non pas en lien avec des informations personnelles qui auraient été récoltées. Malgré ces précautions, il y a fort à parier que cette annonce ne déclenchera pas l’enthousiasme chez l’usager qui a déjà l’impression d’être assommé par la publicité toute la journée au sein des applications.

L’abonnement, nouveau relais de croissance

Au commencement de l’App Store, une application était disponible soit moyennant finance, soit gratuitement. Est venu s’ajouter à cela ce que certains appellent le faux gratuit, à savoir les applications avec de l’achat intégré. Même si l’on différenciera les applications avec du contenu premium et celles dont l’achat sert juste à avancer plus vite (popularisée par Candy Crush Saga), ce modèle s’est répandu rapidement au point de devenir presque la norme.

Aujourd’hui, c’est le contenu par abonnement que semble privilégié Apple. Plus adapté aux utilitaires et aux « applications sérieuses » plutôt qu’aux jeux, ce système pourrait rapidement devenir juteux pour les éditeurs comme pour Apple. L’idée est simple, vous téléchargez une application gratuitement et une partie du contenu de celle-ci, voire l’intégralité, n’est disponible que par abonnement. L’industrie du logiciel est de plus en plus intéressée par ce business modèle que n’ont pas hésité à promouvoir des sociétés comme Adobe ou encore Microsoft avec sa suite Office.

Des abonnements au sein de l'App Store
On devrait gérer de plus en plus d’abonnements à l’avenir

Apple aussi a largement emboîté le pas du système par abonnement puisque, que ce soit avec iCloud ou Apple Music, la firme à la pomme fait déjà payé mensuellement les usagers pour certains de ses services. Manifestement, Apple veut inciter les développeurs et les éditeurs à aller dans ce sens et pour ce faire, elle propose maintenant pas moins de 200 paliers de rémunération.

Toujours dans l’optique d’inciter les développeurs à se tourner vers cette solution, Apple assouplit même ses conditions de rémunération puisque si sur la première année elle touchera toujours 30 % du montant de l’abonnement, elle s’engage à faire baisser cette commission à 15 % dès la seconde année. Au final, l’éditeur aussi peut être le grand gagnant.

Reste à voir si l’usager préférera s’abonner à un service plutôt que d’acheter une bonne fois pour toutes une application (avec le risque de voir une nouvelle version apparaitre et devoir repasser par la caisse). La gestion des abonnements se fera toujours depuis l’App Store et si le prix d’un abonnement vient à varier, l’abonné sera prévenu avec la possibilité pour lui de conserver cet abonnement ou le résilier.

iTranslate propose un abonnement mensuel
Mise à jour hier, iTranslate propose une fonctionnalité « Pro » disponible par abonnement

Cela fait un petit moment que les abonnements existent sur l’App Store, la nouveauté est qu’Apple semble vouloir inciter les développeurs à se tourner vers ce système qui est aussi plus souple en terme de gestion pour l’éditeur comme pour Apple.

Comme on peut le voir, on n’a pas attendu le début du WWDC pour annoncer des nouveautés et la rumeur veut que ce ne soit pas terminé. Après une année 2015 dédiée au matériel, Apple semble s’attaquer cette année à l’aspect logiciel avec de nombreux services qui vont connaitre pas mal de nouveautés, comme c’est déjà le cas pour l’App Store.

Rendez-vous certainement lundi soir pour en savoir un peu plus sur ce qu’Apple nous réserve pour les mois à venir.

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