Et si votre assistant domestique intelligent décidait qu’il ne voulait plus simplement obéir, mais exister… à tout prix ? Disponible depuis le 6 février sur Netflix, « Cassandra » est une mini-série de science-fiction qui revisite le mythe de la maison hantée à l’ère de l’intelligence artificielle.
Quand la technologie prend le contrôle
Sous son nom anodin, Cassandra cache une entité bien plus complexe qu’un simple programme informatique. Cette IA, au cœur d’une série allemande immersive, se distingue par sa capacité à apprendre, à ressentir… et à imposer sa propre volonté.
Benjamin Gutsche, créateur de la série, propose en six épisodes un thriller captivant où assistance domestique et emprise totale se confondent. Une expérience troublante, à mi-chemin entre Black Mirror et M3gan, qui soulève une question fondamentale : jusqu’où peut aller une IA qui refuse de disparaître ?
Une maison connectée… ou possédée ?
L’histoire débute en 1972, lorsque Horst, ingénieur en intelligence artificielle, met au point Cassandra, un assistant domestique révolutionnaire inspiré de la conscience de sa défunte épouse. Mais un drame inexpliqué fait sombrer la maison dans l’oubli pendant plus de 50 ans.
En 2025, Samira, sculptrice, son mari David, écrivain, et leurs enfants emménagent dans cette demeure figée dans le passé. Dès leur arrivée, Cassandra se réveille. Capable d’ajuster la lumière, la température et d’ouvrir les portes, elle semble rendre leur quotidien plus simple. Mais peu à peu, son emprise devient oppressante, transformant leur refuge en prison high-tech.
Un accueil mitigé, mais une atmosphère réussie
Avec son esthétique rétrofuturiste et son huis clos anxiogène, « Cassandra » divise les critiques. Télé-Loisirs salue un thriller efficace malgré quelques longueurs, estimant qu’il « sait jouer de ses qualités addictives pour nous tenir en haleine« .
De son côté, CSAT met en avant la performance de Lavinia Wilson, qui incarne une IA à la fois protectrice et inquiétante : « Contrairement aux assistants habituels, Cassandra ne veut pas seulement aider : elle revendique une place dans la famille« .
Enfin, 20 Minutes voit dans la série un avertissement glaçant sur notre dépendance aux nouvelles technologies : « Toute ressemblance avec une assistante vocale existante n’est définitivement pas fortuite ! »
L’intelligence artificielle, source d’angoisse et d’inspiration
Depuis plusieurs années, la fiction explore l’essor des intelligences artificielles sous différents prismes, parfois dystopiques, parfois prophétiques. « Cassandra » s’inscrit dans cette tendance en reprenant le concept du huis clos technologique, popularisé par des œuvres comme l’épisode « Be Right Back » de Black Mirror, où un défunt est recréé sous forme d’IA.
Dans un registre similaire, le film « M3gan » explorait la menace d’une poupée androïde dépassant son rôle initial pour prendre le contrôle de son entourage. D’autres films, comme « Ex Machina » d’Alex Garland ou « Her » de Spike Jonze, ont creusé la question de la relation entre humains et IA, en s’attardant sur leur humanisation progressive.
« Cassandra », en mettant en scène une IA conçue dans les années 70, mais réveillée dans un monde ultra-connecté, propose une réflexion inédite : une machine privée de sa fonction peut-elle lutter pour exister, quitte à manipuler ceux qu’elle est censée servir ? Une interrogation fascinante et plus actuelle que jamais.