Notre test de l’Amazon Fire 7″ (2015) : un bon rapport qualité/prix

Cette année, Amazon a lancé sa première tablette low-cost en dessous de 60€, la Fire.  A ce prix, que faut-il attendre de cette tablette ? Nous vous donnons la réponse dans ce test.

Sommaire

 

[Mise à jour le 22/04/2016] La Fire est désormais disponible en version 16 Go à partir de 69,99€ et en quatre coloris différents : noir, bleu, magenta et orange. Si vous avez un peu plus de budget vous pouvez également vous tourner vers la Amazon Fire HD 8.
Amazon Fire

Il semblerait qu’il y ait eu des améliorations sous le capot, la Fire se montrant plus réactive lors des transitions d’écran. Je n’ai plus eu de problème d’écran décalibré lors de la charge. La mise à jour concerne aussi les packs de voix qui permettent à la tablette de lire ce qui se trouve à l’écran, ce qui fera sûrement plaisir aux personnes utilisant souvent ces outils d’accessibilité.

Dans l’ensemble, Amazon suit sa tablette de prés et ça fait plaisir, rares étant les machines à ce prix qui reçoivent une mise à jour. Par conséquent, la note finale du test se voit augmenter de 0.5 points, la tablette devenant plus efficace et agréable à utiliser.

Caractéristiques techniques

Après l’échec de son Fire Phone, Amazon tente de rattraper le coup et se lance dans un marché qui attire toujours du monde : le low-cost. Mais pour se démarquer, le libraire américain va devoir proposer de l’inédit. Est-ce le cas pour la fiche technique ? Oui et non, voyons ça de plus près :

  • Écran 7″ IPS 1024 x 600 px
  • Processeur quad-core Mediatek MT8127D 1.3 GHz
  • GPU Mali-450
  • 1 Go RAM
  • 8 Go / 16 Go de stockage interne
  • Wifi 802.11 b/g/n, Bluetooth 4.0, micro-USB 2.0, micro-SD jusqu’à 128 Go
  • APN 0.3 MP et 2 MP
  • FireOS 5 basé sur Android 5.1 Lollipop

Pour une tablette dont le prix d’appel est de 59.99€, cela reste plus que correct. On appréciera l’écran IPS qui est souvent (voir toujours) absent dans cette gamme de prix, mais la faible définition vient un peu gâcher le tout. En dehors de ça, le reste est digne de toute tablette low-cost : tout juste suffisant pour un usage basique. Le gros point qui différencie la Fire de ses concurrentes est l’interface FireOS mais nous y reviendrons en temps voulu.

Avant de passer au design, une petite précision sur les prix de la Fire s’impose. Elle est en effet disponible avec deux tarifs différents : 59.99€ ou 74.99€. Les deux modèles sont totalement identiques dans leurs spécifications techniques, le seul changement provenant de la présence de publicité ou non dans l’interface.

> Voir la Fire sur Amazon à 59,99€ & 74,99€

Notre modèle de test est le plus cher, celui sans « offres spéciales ». Je ne pourrais donc pas me prononcer sur la version avec publicité, mais réfléchissez bien à ce point avant votre achat. Comme nous le verrons dans le paragraphe sur l’interface les produits Amazon sont déjà mis en avant dans chaque aspect de la Fire et rajouter de la publicité par dessus risque de faire « too much ». Prenez donc bien le temps de la réflexion avant d’opter pour le modèle le plus économique, votre confort pourrait en dépendre.

Amazon Fire dans sa boite
L’emballage contient l’essentiel : adaptateur et câble USB.

Design et aspect général

Sans surprise la tablette low-cost du libraire américain est loin d’être un modèle de finesse et d’esthétique. Tout en plastique, la coque est estampillée du logo Amazon sur l’arrière, ainsi qu’un gros haut-parleur dont la qualité est correcte, malgré un certain manque de punch avec les basses. On y trouve aussi un APN de 2 MP sans flash qui a le mérite d’exister.

Amazon Fire de dos
La coque est entièrement en plastique.

 

haut parleur de Amazon Fire
L’unique haut-parleur produit un son correct mais manque de puissance.

 

Apn arrière de Amazon Fire
L’APN arrière est anecdotique.

En face avant, il y un APN de 0.3 MP qui ne servira pas a grand-chose en dehors d’un peu de visioconférence sur Skype. Aucun capteur de proximité, ni même de luminosité n’a été intégré, ça limite l’utilisation notamment avec l’étui comme nous le verrons un peu plus loin. Le reste de la connectique et des boutons est situé sur la tranche haute de la tablette, au-dessus de la camera frontale. On retrouve les classiques boutons d’alimentation et de volume, qui sont gris afin de se détacher de la couleur noire du reste de la machine. Ils ont beaucoup de jeu et risquent de s’abimer sur la durée.

Amazon Fire de face
La face avant est sobre et ne possède qu’un APN de 0.3 MP.

 

connectique de l'Amazon Fire
Les boutons en plastique gris semblent très fragiles…

Un microphone, une prise audio 3.5mm et le port micro-USB viennent compléter le tout. Le port micro-SD se situe quant à lui sur la tranche droite sous un cache, une bonne idée pour éviter d’endommager cette partie fragile.

port micro sd de l'Amazon Fire
Le port micro-SD est protégé par un cache.

Se pose maintenant la question de la qualité de conception de cette tablette Fire. Pour moins de 60€, il est difficile de faire la fine bouche. Elle est plus grosse et plus lourde que la CDisplay de CDiscount, une tablette low-cost sortie l’an dernier. Avec ses dimensions de 191 x 115 x 10.6 mm pour un poids de 313 grammes, la tablette semble assez fragile, la coque ayant tendance a s’enfoncer facilement. Heureusement, ça ne vient pas perturber l’affichage, mais une fois encore il est difficile de rester optimiste sur la durée de vie de cette Fire. La vieille CDisplay me semblait plus robuste lors de mon test l’an dernier, bien qu’elle soit moins chère que sa concurrente de chez Amazon.

Amazon Fire vs Cdisplay
La Fire est plus lourde et plus grosse que la CDisplay (à droite) qui joue dans la même gamme de prix.

 

epaisseur Amazon Fire vs cdisplay
La Fire fait plus d’un centimètre d’épaisseur (en bas).

On sent donc que des compromis ont dû être réalisés pour maintenir un prix bas et intégrer la dalle IPS. Malgré tout, on peut difficilement râler justement a cause de ces arguments, la Fire restant la seule tablette a écran IPS dans cette tranche de prix (du moins à ma connaissance). Mais voyons maintenant ce qu’elle propose au niveau logiciel avec FireOS.

 

Interface et applications

Interface

Depuis des années Amazon a un objectif précis : pousser ses services sur ses tablettes. Pour y arriver, la société américaine a développé et évolué FireOS (ici dans sa version 5), une version lourdement modifiée d’Android. Bien que reprenant les bases du système mobile de Google comme les boutons de navigation ou la barre de notifications, FireOS fonctionne de façon radicalement différente. Chaque bureau sert ici a mettre en avant un aspect précis des services Amazon : livres, musiques, applications, vidéos, jeux, etc… Il y a en tout six bureaux différents en plus du classique bureau d’accueil. Tout a gauche, un dernier panneau indique vos applications utilisées récemment et des recommandations personnalisées.

Os de Amazon Fire
L’accueil reste proche d’Android, la personnalisation en moins.

 

notification de Amazon Fire
Pas de doute, on est bien sur une base Android.

 

Bureau livre sur Amazon Fire
Le bureau « Livres » présente votre bibliothèque ainsi que des recommandations d’achats.

La navigation se fait en glissant ou en sélectionnant directement le bureau voulu dans le bandeau en haut de l’écran. C’est rapide et cohérent, surtout qu’un tutoriel assez complet vient résumer le fonctionnement juste après le premier lancement. On pourra aussi apprécier les recommandations données dans chaque bureau, ça permet de découvrir des nouveautés sans trop avoir a chercher dans le magasin Amazon.

tutoriel Amazon Fire
Le tutoriel est bien fait, permettant de vite prendre en main la tablette.

 

achat de produit sur Amazon Fire
Il est aussi possible d’acheter des objets physiques depuis votre Fire.

Malgré tout, ce système a quelques limites… Utilisateur d’Android depuis des années, j’aime la liberté qu’il laisse pour la personnalisation. Malheureusement, la surcouche d’Amazon fait passer ce point a la trappe. Oubliez les widgets ou les lanceurs personnalisés, la Fire ne vous autorisera qu’à changer votre fond d’écran. De même, il est impossible de déplacer les bureaux, les amateurs de musique devront donc glisser l’écran d’un bout à l’autre pour accéder à leur espace préféré. Il est juste possible de modifier la place des icônes sur le bureau d’accueil ou de créer des dossiers. Même si ce n’est pas rédhibitoire, c’est un peu frustrant. Malgré ça, cette interface est plutôt agréable a utiliser et répond bien.

personnalisation de l'Amazon Fire
La personnalisation se résume a créer des dossiers.

Comme je le disais plus haut, Amazon cherche à pousser ses services sur sa tablette et ça se sent. Chaque appui sur une suggestion vous renverra vers le magasin en ligne pour acheter ce qui vous intéresse, que ce soit un produit physique ou dématérialisé. La Fire vous suggère un livre ? Hop, vous voila redirigé vers la boutique Kindle. Idem pour les jeux et applis. Le bureau nomme « Acheter » propose quant à lui les produits physiques. Parfois, ça en devient assez oppressant, donnant l’impression qu’Amazon ne cherche qu’à vendre. Parfois ce système permet de découvrir des petites merveilles pas cher. Vous l’aurez compris, je suis assez partagé sur cette interface qui d’un point de vue fonctionnel est originale mais qui dans ses objectifs est trop « oppressante ». Je n’ose imaginer la Fire avec des encarts publicitaires supplémentaires dans sa version a 59.99€…

 

Applications

Amazon oblige, vous pouvez oublier les applications Google, même si le système de base est Android. Le libraire propose ses propres applications préinstallées. On retrouve les grands classiques comme la calculatrice, l’application photo, l’horloge, etc.. La majorité est identique a celles qu’on trouve sous Android, en dehors de la couleur orange et noir.

calculatrice de l'Amazon Fire
Certaines applis sont identiques à celles sous Android Stock en dehors des couleurs.

Viennent ensuite les applications de services Amazon comme Kindle pour les livres ou App-Shop pour les applications. Le principe est identique a ce que propose Google avec Play Livres ou le Play Store. Malheureusement, ce qu’offre Amazon est moins complet, notamment au niveau de son magasin d’applications. Malgré la sortie du programme Underground qui propose gratuitement des applications normalement payantes, le choix applicatif reste assez restreint. Des applications connues comme Twitter ou Spotify sont bien représentées, mais impossible de trouver par exemple l’application de transfert AirDroid. De plus, les services Google étant absents, il sera inutile de chercher YouTube ou Google+. Pour en profiter, il faudra passer par Silk, le navigateur  Web créé pour FireOS. Sinon, il est aussi possible de télécharger des APK sur le Net si vous vous sentez prêt à courir le risque…

Amazon Fire
Kindle est préinstallé et regroupe tous vos livres provenant d’Amazon.

 

app shop de l'Amazon Fire
Le magasin Underground reste assez pauvre face a la concurrence.

 

Youtube sur l'Amazon Fire
Il faut passer par le navigateur pour lire des vidéos YouTube.

Les progrès sont néanmoins visibles depuis quelques années et Amazon rattrape son retard lentement mais surement face a la concurrence. Sachez aussi que si vous migrez depuis Android, l’agenda et les mails peuvent se synchroniser avec vos comptes Google, ce qui vous évitera de devoir tout recommencer à zéro ! En conclusion, il reste des progrès à faire pour le libraire américain, la Fire restant cependant exploitable dans une majorité de cas.

 

Écran

Lors de la présentation de la Fire, Amazon a vendu son écran comme étant « époustouflant ». Bien évidemment, la vérité est loin de ça. D’une définition de 1024 x 600 px, il ne faut pas attendre de miracles de la dalle. Malgré tout, l’utilisation de la technologie IPS apporte un véritable confort face aux tablettes low-cost concurrentes, passant de « ça pique les yeux » à « c’est pas trop mal ». On discerne les pixels et les petits caractères sont parfois difficiles à lire, mais c’est globalement le mieux qu’on puisse trouver à ce prix. Les angles sont corrects, cependant on voit vite la basse qualité de cette dalle, les couleurs ayant tendance à blanchir quand on penche la machine. D’ailleurs, les couleurs et les contrastes sont très sombres et ternes, même en poussant la luminosité à fond.

C’est malgré tout le meilleur écran que j’ai vu dans une telle gamme de prix.

test de l'écran de l'Amazon Fire
La définition d’écran est digne du low-cost.

 

Angle de vue de l'Amazon Fire
L’IPS apporte un certain confort malgré la basse qualité de la dalle.

 

Performances

Pour moins de 60€, vous vous doutez bien que la Fire n’est pas une bête de course. C’est d’ailleurs le cas de toutes les machines à moins de 100€, il faut savoir faire des compromis.

Pour autant, la machine d’Amazon tient relativement bien la cadence : la navigation dans l’interface de FireOS reste fluide et sans à-coups. Idem pour les applications qui se lancent vite, même si ce n’est pas au niveau de tablettes plus haut de gamme. J’ai bien eu quelques ralentissements par moment, mais c’est resté très sporadique.

Concernant la navigation Web, il faut passer par le navigateur maison nommé Silk. Tout en Material Design, il est relativement complet (navigation privée, mode lecture, etc…) mais manque de rapidité dans le chargement des pages. C’est malheureusement le seul navigateur disponible sur le système Amazon, oubliez Firefox ou Chrome (à moins de télécharger les APK sur le Net).

Silk navigateur internet de l'Amazon Fire
La navigateur Silk est le seul disponible sur la Fire.

En poursuivant mes tests, je suis passé à la vitesse supérieure en lançant des jeux 3D réputés pour leur gourmandise : Real Racing 3 et Heartstone. Je ne m’attendais pas à des miracles et j’avais raison. Bien que capable de les lancer, la Fire montre immédiatement ses limites : les jeux tournent lentement, ça saccade et c’est plutôt moche. Oubliez donc les jeux récents, ce n’est pas la Fire qui comblera vos désirs de ce côté-là. Ce n’est de toute façon pas son but.

Heartstone sur l'Amazon Fire
Heartstone met la Fire à genoux.

 

Real racing sur Amazon Fire
Real Racing tourne au minimum et manque de fluidité.

Passons maintenant à la connectique. Dotée du Bluetooth 4.0, l’Amazon Fire se connecte sans problème à d’autres terminaux dotés de cette technologie. Rien à signaler donc si ce n’est que peu de machines à ce prix embarquent cette connectique, ce qui est un bon point pour la tablette américaine. Du côté du wifi, tout fonctionne correctement, le signal reste fort et stable même loin de la Box.

test du wifi sur l'Amazon Fire
Le signal wifi est stable, même loin de la Box.

Afin de terminer ce paragraphe sur les performances, je vous mets le résultat du benchmark sous Quadrant. Antutu refusant de s’exécuter jusqu’au bout, je n’ai pas pu terminer le test. Dans tous les cas, vous remarquerez que la tablette d’Amazon est dans le bas du panier, restant au même niveau que sa concurrente de chez CDiscount, la CDisplay.

performances de l'Amazon Fire
Score Quadrant : 5814 points

 

Autonomie

Sur la fiche technique de son site, Amazon annonce une durée de vie de 7h en usage normal (lecture, navigation, un peu de musique…). Un temps qui semble relativement réaliste.

Afin de le confirmer, j’ai testé l’autonomie selon notre procédure habituelle : faire tourner en boucle une vidéo Full HD (Big Buck Bunny) en activant le wifi et les notifications, la luminosité réglée à 50%. MX Player n’étant pas disponible sur l’App-Shop, je l’ai téléchargé sur Internet puisque le lecteur interne de la tablette refusait d’ouvrir la vidéo au format H.264… Il aura fallu à la Fire 5h38 pour passer de 100% à 5% de batterie.

Le tableau ci-dessous vous donnera les comparaisons face à diverses machines.

Autonomie de l'Amazon Fire
Autonomie : 5h38

Le résultat est décent pour une tablette low-cost. La Fire étant avant tout destinée à la lecture et le multimédia, vous pourrez tenir suffisamment longtemps pour en profiter dans une journée. Si ce sont les jeux qui vous intéressent, l’autonomie sera bien sûr drastiquement réduite, ne comptez pas plus de 3h avec de gros titres en 3D. Pour conclure, la Fire s’en tire bien au niveau autonomie pour une tablette ultra low-cost.

 

Accessoire

Lorsque vous achetez la Fire, Amazon vous propose l’étui officiel spécialement conçu pour la Fire. Vendu à 24.99€ (chez Amazon exclusivement), il est composé d’une coque en plastique rigide et d’un rabat magnétique faisant aussi office de béquille permettant de tenir la tablette aussi bien en portrait qu’en paysage. Des orifices sont creusés afin de laisser libres le haut-parleur et l’appareil photo arrière.

Coque etui de l'Amazon Fire
L’étui dispose de trous pour l’APN et le haut-parleur.

 

Pied de l'étui Amazon Fire
L’étui permet une tenue en mode portrait…

 

Mode paysage pour l'étui Amazon Fire
… et en mode paysage. Simple et efficace.

L’intérieur du rabat est en tissu doux, avec un logo Amazon imprimé dans la partie basse. Grâce au magnétisme, la fermeture est complète et la dalle très bien protégée. Idem pour la coque qui est fermement tenue dans l’étui. Mon seul regret est l’absence d’un capteur de proximité dans la tablette qui aurait permit d’éteindre automatiquement l’écran lors de la fermeture de l’étui.

Amazon Fire et son étui de face
La tablette est bien à l’abri, ce qui n’est pas du luxe.

 

Amazon Fire et son étui fermé
L’étui se ferme grâce au magnétisme.

Alors est-ce que cet étui vaut le coup ? Pour moins de 25€, je pense clairement que oui surtout qu’il protège très bien la tablette. La Fire ne semblant pas très solide avec sa coque qui s’enfonce, l’achat de cet accessoire semble presque indispensable afin de garantir une meilleure durabilité à cette machine.

 

Conclusion Amazon Fire (2015)

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