Test du clavier Logitech Keyboard Folio pour iPad

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Logitech propose le Keyboard Folio pour iPad. Compatible avec l’iPad 2, l’iPad de troisième et de quatrième génération, la promesse est à la fois simple et prometteuse : « apporter la frappe tactile sur iPad ». Reconnaissons qu’elle est sensiblement mal formulée par Logitech car il faut comprendre par « frappe tactile », frappe avec des touches physiques. Nous parlons bien en tout cas d’un accessoire de type clavier, assemblé dans une coque protectrice. Alors derrière cette promesse, que faut-il en penser ? Notre réponse dans ce test.

Lorsque l’iPad et les tablettes tactiles en général ont commencé à pointer le bout de leur nez, une des raisons les plus communément partagées était l’absence de clavier physique. Sans doute une volonté de retrouver des repères pour comparer ces appareils encore jeunes et la vieille informatique traditionnelle.

A titre personnel, je ne faisais pas partie de ceux-là, considérant a contrario que tout accessoire transformant une tablette tactile en un simili-netbook serait antiproductif et finalement assez antinomique avec le concept de départ. N’étant donc légitimement pas versé dans cette typologie d’appareil, ce test a consisté pour moi en deux parties distinctes : le test du concept même de clavier pour tablette tactile, et le test du Keyboard Folio de Logitech.

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Enfin, et avant de rentrer dans le vif du sujet, il m’apparaît nécessaire de préciser que je m’estime être un de ceux qui tapent du texte rapidement, et qui sont suffisamment à l’aise pour s’affranchir totalement de regarder le clavier pendant la saisie.

Ces préambules établis, entrons dans le vif du sujet…

Un clavier pour iPad 04 - Le clavier

L’utilisation d’un clavier me semblait donc, a priori, assez peu enthousiasmante. Non pas qu’il n’y ait aucune lacune à combler, car il est évident que la saisie de texte en grand volume sur un écran dépourvu d’aspérités physiques est fastidieuse ; mais pour moi, une tablette n’est pas un outil de production au même titre qu’un ordinateur personnel. Je garde donc toujours deux appareils différents deux usages : la tablette tactile pour la consommation de media et l’ordinateur pour la production de contenus.

Mais au fond, n’est-ce pas un a priori ? Car si l’on apporte ce delta manquant, les outils sont bien là : le système d’exploitation est bien fluide et de nombreuses applications permettent l’édition ou la saisie de contenus. Notons par exemple Pages pour iPad ou dans une autre mesure, l’application WordPress pour alimenter une site internet, comme je le fais actuellement pour la rédaction de cet article.

Et du coup, les bénéfices, à combler cette absence, sont évidents : aucune difficulté pour saisir des accents par exemple, là où, sur un clavier physique conçu par des américains, il faut passer par des glissés de touches pour saisir une lettre accentuée. Les ponctuations elles aussi retrouvent leur naturel, de sorte que composer du texte ne subit pas les limites habituelles : on n’évite ainsi plus de raconter que l’on est allé à une fête endiablée créée près de la forêt :-)

On retrouve même très rapidement nos habitudes de saisies : par exemple, une fois habitué à un clavier pour l’iPad, on a souvent le réflexe de chercher sa souris ou son trackpad de la main pour aller se balader dans le texte, le sélectionner en vue de le copier, le supprimer, etc. On se rend alors compte qu’il faut aller lever son bras pour aller toucher l’écran à l’endroit du texte : ce que Steve ne concevait pas et qui se fait finalement très bien à l’usage… La saisie devient rapidement naturelle, comme sur un ordinateur traditionnel… La promesse tient totalement la route à ce stade.

Reste que la sélection d’une portion de texte est tout de même moins intuitive que sur un ordinateur traditionnel car là où le trackpad ou la souris vont permettre d’aller directement à l’objectif, il faudra procéder de deux manières sur un iPad couplé à un clavier physique :

  • soit le texte à sélectionner est récent (c’est-à-dire que l’on l’a saisi quelques mots plus tôt) et l’on peut aller jouer avec les combinaisons de touches de type « Alt » + « flèche » pour naviguer mot à mot, ou même coupler cette combinaison avec « Shift » pour le sélectionner. A l’usage, c’est très rapide.
  • soit le texte à sélectionner est noyé plus haut dans le texte, et il faut alors lever le bras, toucher trois fois le texte pour expliquer à l’iPad que l’on veut en sélectionner, modifier avec les deux épingles la proportion… Bref. C’est moins intuitif. Autant vous le dire tout de suite, une fois avoir testé les deux méthodes, je ne fonctionne qu’avec les flèches, pour naviguer dans le texte (flèches haut et bas pour changer de ligne, et « Alt » + « droite/gauche » pour avancer ou reculer mot à mot.

Un autre véritable avantage à disposer d’un clavier externe en plus d’un iPad est le fait que l’écran de la tablette n’est plus mangé à moitié par les touches tactiles, un véritable confort à la saisie. De même, la présence d’un clavier permet de positionner l’écran verticalement, légèrement orienté en arrière, comme un écran d’ordinateur portable. Là également, ceux qui ont déjà essayé de saisir un long texte sur les genoux, l’iPad à plat, avec le clavier tactile comprendront vite la valeur ajoutée. La sensation d’immersion est réelle et l’on se retrouve dérouté d’avoir un clavier à touches physiques avec un écran retina (pour l’iPad à partir de sa 3me génération en tout cas) : on dirait pendant un instant que l’écran de l’ordinateur que l’on utilise habituellement a été remplacé par un écran retina… avant de se rappeler que l’on est sur un iPad.

Notons un dernier point généraliste sur les claviers pour iPad : on retrouve facilement nombre d’usages que l’on perd avec une tablette tactile seule : par exemple, la possibilité de naviguer dans différents champs avec la touche de Tabulation. C’est tout bête mais, dans Safari, pour passer du champ de saisie d’URL au champ de moteur de recherche, il suffit d’appuyer sur la touche ad hoc. Par contre, il est curieux de remarquer que tous les raccourcis ne fonctionnent pas ; par exemple, lorsque l’on commence à saisir une URL dans Safari, des suggestions apparaissent en-dessous, en fonction des sites que l’on a déjà navigué. Dommage que les actions « flèche bas » ou « flèche haut » du clavier ne permettent pas de se balader dans cette liste…

Mais en-dehors de ces éléments, communs à (sans doute ?) tous les claviers physiques pour tablettes, entrons dans le coeur du sujet : le test du…

Keyboard Folio par Logitech

L’accessoire, disponible en deux couleurs (noir et rose, ou, pour être plus près de la mode qui vise à nommer les couleurs de manière sexy : carbon black et fantasy pink) représente un certain prix (99 €). Disons le tout de suite, cela peut paraître excessif. On sera donc exigeants sur ce que l’on reçoit pour cette somme… Chez Logitech, on a l’habitude des claviers et des souris de qualité : un peu le nec plus ultra dans ce type d’appareil. Dès la prise en main et l’ouverture de la boîte, on peut être rassuré à ce niveau. On remarque notamment d’entrée de jeu, deux notions :

  • d’une part, c’est soigné, l’emballage est sobre, avec une petite ouverture magnétisée, sur le côté, qui donne une sensation de qualité.
  • d’une autre part, c’est lourd. Ne vous attendez pas avec cet accessoire à conserver la légèreté et la portabilité de votre iPad avec Smart Cover (il est sans doute utile de préciser que le clavier de Logitech fait aussi fonction d’étui, qui remplacera la fonction Smart Cover, d’où la mention « Folio »). J’insiste car cet accessoire se fait vraiment sentir, et va se rajouter au poids conséquent de l’iPad, en ne faisant ni plus moins que doubler celui-ci ! J’ai testé le Keyboard Folio avec un iPad de dernière génération 3G ce qui, une fois assemblé, représente tout de même un poids de (662g + 639g) 1,3 Kg… Un poids point à garder en tête pour ceux qui aiment le caractère nomade de leur iPad. Il faut garder à l’esprit que la bête, au final, reprend le poids d’un MacBook Air 13″… avec un écran de 9,7″.

07 - A plat

A l’ouverture, on constate que les éléments fournis sont peu nombreux : le produit, évidemment, une notice et un câble d’alimentation. L’essentiel est dans Lactel la boîte. Comme vous l’aurez compris, ce clavier, qui fonctionne en Bluetooth, a besoin de sa propre autonomie (ne se branchant pas sur l’iPad et ne bénéficiant pas de sa batterie) et dispose donc une batterie à part entière. C’est assez rapidement compréhensible et tout à fait acceptable si l’on croit les promesse de Logitech : une autonomie de 3 mois pour une utilisation de 2 heures par jour en moyenne. Cette recharge se doit de toute manière de ne pas avoir lieu trop souvent car elle se fait par câble micro-USB et, évidemment, pas avec le câble Lightning que vous emmenez avec vous. Un point noir, malheureusement imposé par Apple et ses formats propriétaires : il faudra transporter le câble mini-USB et le câble Lightning ; on aurait apprécié qu’un seul et même type de câble permette de recharger l’iPad et le clavier. Ce ne sera pas la faute de Logitech qui, pour sa part, retient un standard… On ne reviendra pas sur débat qui a déjà eu lieu.

La première chose qui marque, une fois la lourde boîte ouverte, c’est le revêtement de l’appareil. Il s’agit d’un revêtement qui pourrait faire penser à une texture à mi-chemin entre un carton haut de gamme, un tissu, et du plastique. Bref, c’est assez difficile à transcrire mais je dois reconnaître que le rendu est vraiment qualitatif. Ca transpire la solidité et la qualité. On n’aura clairement pas à rougir en apportant son appareil en réunion (enfin si on retient la version noire hein…). Logitech a pensé à la petite ouverture pour l’appareil photo, si tant est que vous preniez des photos avec un iPad de 1,3 Kg

A la manière d’un livre, le Keyboard Folio s’ouvre en deux : d’un côté, vous trouverez l’espace destiné à accueillir l’iPad. De l’autre, vous trouverez la partie clavier : des touches noires sur un socle en plastique blanc très élégant. Le choix du blanc serait à discuter dans le temps car on peut imaginer cette partie prendre facilement la poussière et noircir… Difficile de se prononcer dès le début et notons que cela reste de l’ordre du détail.

05 - Ouvert et vue de face

Installer physiquement l’iPad nécessite un petit coup de main au départ : bien que cela puisse se résumer à enclencher l’iPad à l’emplacement prévu, il faut avoir le coup de main. C’est toutefois assez rapide mais on sent bien qu’on ne va pas pouvoir le détacher et le remettre tous les matins… Une fois l’iPad installé, le Folio de Logitech exploite pleinement les aimants de la tablette pour permettre très facilement :
– de fermer « solidement » le folio (on a alors entre les mains l’équivalent d’un bon gros bouquin),
– de le positionner en format « saisie » : le clavier est positionné à l’horizontale et l’iPad à la verticale, légèrement incliné en arrière. L’idéal pour saisir sur un bureau, ou sur une tablette de train ; attention, la saisie sur les genoux est moins confortable : préférez plutôt l’assise en tailleur avec le Folio ouvert devant vous (dans le lit par exemple).

Vient ensuite le moment de l’allumer. Notons que vous ne l’allumerez que rarement car finalement, vous ne l’éteindrez probablement jamais : comme la Smart Cover, vous fermez le Folio qui se met lui-même en veille, met en veille et verrouille l’iPad. Une fois fermé, le Folio ne consomme rien. A l’instar de la Smart Cover, ouvrir le Folio allumera l’iPad. Il faut cependant un petit laps de temps, si par exemple vous avez un code de déverrouillage sur votre iPad, pour que le clavier puisse se réveiller et vous permettre de le saisir. Pour moi, cela représente 3 ou 4 secondes. C’est surmontable mais ne démontre pas une vivacité particulièrement poussée et pourra sans doute agacer les plus exigeants à la longue.

Relier le clavier à l’iPad est un jeu d’enfant. Il serait pour moi honteux de l’expliquer tant le jumelage Bluetooth est facile.

J’ai été surpris au départ de constater que les tailles des touches étaient tout à fait acceptables pour saisir convenablement du texte. On n’est pas loin des touches d’un ordinateur. Les formes des touches sont ni rondes ni carrées : en réalité, on dirait la même forme que les icônes d’Ubuntu Phone OS… C’est une histoire de goût mais le rendu est très élégant. En revanche, on sent bien que les ingénieurs ont fait leur maximum pour optimiser l’utilisation de l’espace : la touche « Q » sert de touche « Verrouillage majuscule » (ou Caps Lock pour les puristes) et, de ce fait, est un peu plus large que les autres lettres. De même, sur le clavier AZERTY français, le « M » a subi une cure d’amaigrissement ; notons que cela ne gêne pas vraiment la saisie. En revanche, si ces choix n’ont pas d’impact pour écrire au clavier (je rappelle que je saisis généralement du texte sans regarder les touches), l’alignement des touches est parfois déroutant : bien que l’ordre des touches de la première ligne ait été respecté (« Echap » – qui remplace la touche centrale de l’iPad – ; « & » ; « é », etc.), la petite surface allouée imposée par le format de l’iPad décale les positions habituelles quand on ne regarde pas le clavier. Par exemple, on croit écrire :
J’irai voir mémé cet été

mais très souvent, on écrit :
J »irai voir m&m& en &t&

C’est assez agaçant mais au bout de quelques heures de pratique, on peut rapidement s’y habituer

La touche « Menu central » située à la place de la touche traditionnelle « Echap » des claviers, joue bien son rôle : un appuis amène sur l’écran d’accueil de l’iPad. Un double-appuis lance la vue « multitâche » avec les applications qui tournent « en tâche de fond à la Apple« . Avantage énorme que l’on parvient rapidement à retrouver : le raccourci « Copier-coller » : on retrouve les habitudes d’un clavier Mac : on peut copier/couper avec « Cmd » + « C »/ »X » et « Cmd » + « V » pour coller : bien plus rapide que de cliquer plein de fois avec le doigt sur l’écran, ajuster la saisie, taper à nouveau pour avoir la liste des actions : copier, coller… etc. C’est bête mais ça change tout.

La frappe est douce et très prononcée : la même sensation (en plus souple peut-être) que les claviers Apple, avec le savoir-faire reconnu de Logitech sur ce point.

En conclusion

Les plus :

  • Le confort pour la saisie de texte (évidemment)
  • Solidité, sentiment de qualité
  • L’iPad est protégé de manière optimale : il est même bunkerisé
  • L’autonomie parfaitement satisfaisante pour un usage même poussé

Les moins :

  • Recharge indépendante de l’iPad
  • Le prix pour un accessoire tel que celui-ci, qui peut être conséquent
  • Très lourd, très épais
  • L’iPad est détachable du Keyboard Folio mais ce n’est pas aussi simple que détacher une Smart Cover

Pour qui ?

A mon sens, la Logitech Keyboard Folio ne s’adresse clairement pas aux possesseurs d’un MacBook air, par exemple, qui ont déjà un appareil optimal pour le même poids et un encombrement moins important. Si cet accessoire s’adresse (évidemment) aux personnes équipées d’un iPad et pour qui la saisie de texte est nécessaire au quotidien, et fastidieuse sur le clavier tactile, il rebutera sans doute ceux qui sont contraints par un encombrement limité, au vu de l’épaisseur finale de l’appareil. Le bénéfice est évident : une frappe fiable, silencieuse et agréable qui permettra évidemment de faire de votre compagnon tactile, un outil de saisie efficace.

Pour les possesseurs d’un iPad mini, il existe une alternative adaptée que propose également Logitech pour 79,90 € ; mais, dans ce cas, sans doute l’argument de l’encombrement aura-t-il encore plus de poids, pour une tablette 8″ dont l’avantage principal est l’ultra portabilité.

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le 1 3247
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1 commentaire
  1. Bonsoir,
    Pour ma part j’ai acquis chez Lidl, un clavier SilverCrest pour ipad dont les caractéristiques sont apparemment les mêmes. Je l’ai utilisé mais pas testé en détail pour les fonctions et combinaison des touches, et il fonctionne comme le Logitech en connexion Bluetooth avec l’iPad. Il est intégré dans une pochette qui remplace la Smart Cover de l’ipad, avec fermeture magnétique (et la petite ouverture pour l’appareil photo!) et qui en position ouverte permets de maintenir l’iPad en position inclinée pendant la frappe. Avantage par rapport au Logitech un poids un peu moins élevé, 517g, mais surtout le prix 30,00€ !

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