Deux études (Chikita et BGR Group) permettent de mieux situer Apple dans le marché des tablettes. En tête, certes, mais les choses changent.
Différents indicateurs se croisent dans les études que nous relayons dans nos colonnes :
- le nombre de tablettes expédiées (parties des entrepots des constructeurs vers les vendeurs), donc pas forcément toutes vendues ;
- le nombre de tablettes achetées (qui donne un aperçu des nouvelles ventes de tablettes, mais pas forcément du stock) ;
- le taux d’équipement des ménages (relire : Les foyers français s’équipent de plus en plus en tablette tactile) ;
- le trafic web utilisé par les tablettes tactiles ;
Tous ces indicateurs sont à mettre en perspective pour bien comprendre marché des tablettes, les acteurs en jeu, et les tendances qui se dessinent. Il faut également faire attention aux échantillons utilisés ainsi qu’au marché concerné pour ne pas faire de fausse interprétation des chiffres.
La première étude se concentre sur le trafic web aux USA et au Canada, sur les mois d’avril à juin 2013. Les chiffres peuvent donc être différents en France, même si ce type de tendance semble suffisamment marquée pour qu’elle puisse être extrapolée sans trop faire d’erreur. Que dit donc cette étude ?
Les iPads sont les tablettes les utilisées sur le continent Nord-Américain
Et de très loin : le cumul du trafic que drainent les iPad (iPad 1, iPad 2, Nouvel iPad, iPad Retina, iPad mini, soit 5 tablettes Apple) est de 84,3% de celui des tablettes tactiles, toutes marques et tout OS confondu. Cela n’est pas une suprise, quoi que. On lit ici ou là qu’Apple va moins bien, que la bourse est déçue, que d’autres tablettes cartonnent. Force est de constater qu’en regardant l’utilisation du parc de tablettes qui sont dans les mains des américains et des canadiens, ça n’est pas vrai : les tablettes Apple sont ultra-majoritaires.
L’on retrouve derrière elles les Kindle Fire, les tablettes Samsung de la gamme Galaxy, puis Barnes & Noble, et enfin les Nexus (7 et 10).
Comment ces chiffres progressent-ils ?
Dans le haut du tableau (et sur les trois derniers mois – qui ne sont pas les mois les plus actifs en vente de tablettes, loin derrière la fin de l’année), Apple continue sa progression, et les autres régressent. Ces chiffres ne peuvent pas être interprétés trop hâtivement : les taux étant calculés les uns par rapport aux autres, la progression des ventes d’un seul (comprenez : les iPad) peut suffire ou presque à faire baisser sensiblement les autres, qui ne vendraient pas autant de tablette sur le même temps.
L’usage qui est fait des tablettes, et la consommation des données peut aussi diverger. Plus de vidéo et d’audio, applications plus lourdes, peuvent aussi très sensiblement peser dans la balance sur le volume de données qui passent par l’une ou l’autre des tablettes
Dans le bas du tableau, les Nexus ne se portent pas très bien (Chikita invoque comme raison des problèmes liés à certains modèles), la TouchPad est toujours présente. Cependant, encore une fois, au vu de la part de trafic drainé par les tablettes Apple, et des variations franchement moins nettes des tablettes du « bas du classement », les progressions de trafic doivent être prises avec précaution pour ne pas annoncer trop vite que telle ou telle tablette se casse la figure.
Et si l’on regarde les expéditions de tablettes ?
C’est là qu’intervient la seconde étude de BGR Group, qui nous parle non plus du trafic internet généré par le stock des tablettes entre les mains des nord-américains, mais des expéditions de tablettes, et des parts de marché des différents constructeurs, au second quadrimestre 2013.
Et comme vous le verrez, les choses changent drastiquement. Certes Apple est toujours en tête (35,5% de parts de marché des tablettes expédiées) avec 14;6 millions d’unités, mais le rapport de force avec les suiveurs n’est plus du tout le même : Samsung est à 21,4% (8,8 millions). Les autres sont dans des ratios moins importants, à part la dernière petite ligne du tableau, nous y reviendrons plus tard.
Ainsi donc, si sur le stock des tablettes écoulées (depuis la nuit des temps), Apple est toujours devant, l’on remarque que les tablettes du Coréen Samsung progressent à grand pas (et l’on constate ici que la stratégie de diversification dans les form-factor et les prix paie pour rattraper un leader).
Les tablettes LowCost prennent une belle part du marché
Regardons ensuite la dernière ligne du tableau : White Box. Sont regroupés derrière ce chiffre toutes les tablettes low cost, sans marques ou presque, que l’on retrouve dans les supermarchés (Boulanger B, Carrefour, Groupon Mpman, ou autres). Ces tablettes regroupées artificiellement ici (elles sont très différentes les unes des autres) représentent 9,7 millions d’unités expédiées, et si leur qualité laisse parfois franchement à désirer, qu’elles sont peu ou pas suivies, jamais mises à jour ou presque, elles tendent à représenter une part non négligeable du marché des tablettes. Il va falloir donc compter avec ces nouveaux terminaux, achetés quasi-uniquement pour des raisons de prix, souvent déceptifs après quelques jours/semaines/mois d’utilisations mais qui se situaient sur le Q2 2013 entre Apple et Samsung.
Ceci étant dit, au delà de ces précautions, il est très net que les tablettes Apple caracolent toujours en tête de l’usage et du trafic web et qu’elles risquent de le rester pour quelque temps encore.
Ayant iPad, GalaxyTab et dernièrement en solde une Asus VivoTab Smart (Win8), dont certaines 3G, je commence à me faire mon idée sur les tablettes.
Je n’aime pas être « groupie » mais je dois dire qu’en tant que tablette l’iPad, Retina et mini, sont bien au dessus, malgré les côtés crispants d’iOS (très fermée). Si le nouvel iPad a la finesse et une véritable perte de poids ça risque d’être au top (je serais alors tenté par un 4G, 64 Go)
Franchement, les Samsung sont bien, mais j’accroche moins à android (les Sony ont l’air d’ailleurs très bien).
Quant aux tablettes Win8 ce sont plus des miniPC que des tablettes d’où l’usage que j’en fait. J’ai pu d’ailleurs installer Office 2013. Je la trouve pratique en tant que tel, mais pour moi ce ne sont pas des tablettes. Win RT aurait été mieux mais il n’y a quasiment pas d’applis !
En bref, tout dépend de ce que l’on recherche et c’est en les utilisant que l’on voit leurs particularités.
Une tablette n’est « jamais que » du hard, si les soft n’est pas à la hauteur (les applis) elles peuvent devenir inutiles. Comme pour l’étude des langues, la tablette sera au top quand les applis seront pensées pour utiliser leurs capacités (passer outre le simple PDF) !