Difficile pour les seniors de s’adapter au monde numérique qui évolue sans cesse, sans jamais s’arrêter. La société française CDIP en partenariat avec Archos s’est penchée sur le sujet et a commencé à produire des tablettes spécifiques aux personnes âgées. Nous testons aujourd’hui leur dernière création, la Facilotab Onyx.
Mise à jour du 18/10/2018 : La Facilotab L vient d’être renouvelée. Au programme, on passe sur une tablette pour les seniors avec 2 Go de RAM – au lieu de 1 Go précédemment – et Android 9.0 Pie. La partie photo est aussi améliorée, les caméras passant de 0.3 MP à 2 MP. Le lanceur Facilotab subit lui aussi quelques améliorations ergonomiques, principalement au niveau du navigateur et de l’application photo. On notera aussi l’apparition d’une nouvelle police de caractère dédiée aux personnes atteintes de DMLA.
Cette nouvelle version de la Facilotab L conserve le même prix que l’ancienne mouture, à savoir 265€. Il est possible de l’acheter sur la boutique officielle en ligne ou en grandes surfaces, en particulier chez E.Leclerc.
Mise à jour du 15/05/2018 : Facilotab m’a contacté pour m’indiquer que les divers bugs relevés lors du test ont été réglés. N’ayant plus la tablette en ma possession, il m’est impossible de vérifier les faits. L’équipe semble néanmoins à l’écoute et met sans cesse à jour son logiciel. L’expérience avec l’Onyx devrait donc être plus agréable.
En passant, la marque française a dévoilé de nouvelle tablettes pour les seniors basées sur des Samsung Galaxy 10.1″. Les prix commencent à partir de 395€. Si les machines ne sont pas renforcées contre les chocs, elle bénéficient d’une définition plus élevée que l’Onyx et d’un meilleur équipement. Bien entendu, l’ensemble fonctionne avec le lanceur Facilotab pour les seniors.
Sommaire
Prix et spécifications
Pour concevoir la Facilotab Onyx, CDIP a fait confiance au savoir-faire d’Archos, présent sur le marché des tablettes depuis de nombreuses années. La partie matérielle n’est ni plus, ni moins qu’une Sense 101X. Cette tablette Archos bénéficie d’une coque renforcée et d’une certification IP54. Un choix avisé qui devrait lui permettre de résister aux chocs dus à une maladresse. Niveau spécifications, la machine reste très légère. Ceci dit, les seniors ne sont pas en recherche de puissance, mais de simplicité. Jetons quand même un œil du côté de la fiche technique :
- Ecran IPS 10.1″ HD (1280 x 800 px)
- Processeur MT8735 cadencé à 1.3 GHz
- 2 Go RAM
- 32 Go de mémoire interne
- APN 2 MP et 5 MP
- USB Type-C, micro-SD, port SIM, micro-HDMI, prise casque
- Batterie 6000 mAh
- Dimensions : 265 x 81 x 13 mm pour 600 grammes
- Android 7.0 avec interface Facilotab
La tablette d’Archos présente aussi une connectique pour attacher un clavier physique, mais CDIP n’en propose pas sur son site. Si la machine est conçue par Archos (commercialisée à 199€ sur son site), la partie logicielle est gérée par CDIP. L’interface Facilotab est en fait un lanceur alternatif comme nous le verrons dans les paragraphes suivants. Au final, la Facilotab Onyx est vendue à 335€. Une somme conséquente que ne pourront probablement pas se permettre tous les seniors… L’avantage par rapport aux concurrents, c’est qu’il n’y a aucun abonnement à payer pour profiter pleinement de la machine ou des mises à jour logicielles. 30 minutes d’assistance téléphonique sont offertes histoire de commencer en toute sérénité la configuration initiale.
Design
Comme toute tablette renforcée, l’Onyx est loin d’être canon. Son but premier est d’être endurante. Pour cela, la coque profite de renforts en plastique sur les coins. Un film de protection est aussi appliqué sur l’écran (laissant apparaître quelques bulles disgracieuses). L’arrière de la tablette offre une texture peau de pèche. Pas très judicieux à mon sens puisque la coque glisse pas mal avec ce type de plastique… L’idéal sera donc pour les utilisateurs de garder l’Onyx sur la table ou un support adapté. Afin de tester la solidité de l’ensemble, j’ai fait tomber la tablette plusieurs fois d’une hauteur de 50 à 70 cm environ. Elle bien encaissé les chocs et ne présente aucun dysfonctionnement suite à ce traitement pour le moins barbare. On notera au passage que l’Onyx est assez lourde, elle risque donc de ne pas être adaptée à tous les seniors.
Voyons la connectique. Pour le coup, elle est plutôt complète. Les connecteurs sont dissimulés sous une trappe en plastique. Le port SIM permet d’utiliser la 4G au cas où aucun routeur WiFi n’est disponible. Bien évidemment, il faudra souscrire un forfait mobile adapté dans ce genre de cas.
Passons maintenant à l’écran. Ce dernier n’a rien d’exceptionnel, mais offre un affichage suffisamment bon pour consulter le minimum vital. Les angles de vision sont larges, un aidant pourra donc voir sans problème l’écran en même temps que le senior. Attention néanmoins, les reflets sont vite présents.
Appareil photo
La partie photo est comme sur la plupart des tablettes du marché : très moyenne. Les clichés sont pâles, mal contrastés et très bruités, même en plein jour. L’ensemble est juste potable pour faire de la visio. C’est assez dommage quand même, j’imagine que de nombreux seniors aimeraient avoir de belles photos de leurs enfants et petits-enfants. Ils risquent d’être déçus sur ce point.
Interface et applications
Comme je le disais en début de test, la partie logicielle a été créée par CDIP. Si c’est Android 7.0 qui anime l’Onyx, un lanceur alternatif vient recouvrir le tout. Nommé Facilotab, ce dernier vise à apporter les fonctions essentielles en un minimum d’efforts. Dès l’allumage initial, on est guidé dans les étapes de configuration. L’idéal reste toutefois d’accompagner le senior dans ces premiers réglages. En cas de besoin, plusieurs guides d’utilisation avec de nombreuses illustrations sont fournis dans la boite. Ils sont aussi disponibles au format numérique depuis le menu principal de la tablette.
Une fois la machine configurée, l’utilisateur dispose d’un bureau simplifié qui donne accès aux fonctions suivantes :
- Messages
- Photos
- Jeux
- Applications
- Internet
- Agenda
L’interface peut aussi afficher la météo et des dictons. Des boutons permettent d’accéder aux paramètres ou éteindre la tablette. Ces derniers peuvent d’ailleurs être retirés afin d’éviter un appui malencontreux. Les six principales applications sont simplifiées à l’extrême. Notez d’ailleurs que la messagerie n’utilise que GMail. Pas moyen d’ajouter un autre service, c’est dommage. La section Jeux contient quatre titres dont le Sudoku ou les mots mêlés. Il est possible d’acheter d’autres packs sur le site de CDIP.
La section des paramètres regroupe de nombreux réglages. Taille de police, clavier simplifié, gestion de la batterie… C’est plutôt complet. En cas de besoin, un aidant peut accéder aux paramètres Android classiques. Sachez qu’il est aussi possible d’installer n’importe quelle application du Play Store. L’accès n’est cependant pas évident, mais j’imagine que c’est pour éviter là aussi une manipulation malencontreuse.
Pour terminer, un bouton est disponible à tout moment sur n’importe quelle application afin de retourner en un simple appui à l’accueil. Ce bouton flottant peut être déplacé à volonté afin de ne pas gêner la lecture.
Quelques bugs et incohérences
Si le lanceur Facilotab est basé sur une bonne idée, j’ai néanmoins été confronté à quelques bugs et incohérence qui risquent de rebuter les seniors les moins patients. Ainsi, la réception d’un mail entraîne parfois l’arrivée de plusieurs notifications alors qu’il n’y a qu’un seul message. Autre comportement erratique : en envoyant un mail de test, ce dernier est arrivé en 9 exemplaires chez le destinataire. Une autre fois, c’est le lanceur qui s’est figé avant d’afficher un message d’erreur. Ou alors une photo prise se retrouve en double dans la galerie simplifiée… Autant de petits bugs qui semblent se déclencher aléatoirement, mais qui risquent de laisser perplexe les seniors déjà intimidés par les nouvelles technologies.
J’ai aussi relevé quelques incohérences dans l’interface. Parfois, le défilement d’une page se fait en glissant de haut en bas. D’autres fois, il faut utiliser des boutons. L’ensemble manque donc de cohérence. Afin de m’assurer de ces impressions, j’ai fait tester la tablette à mon beau-père hémiplégique. Il n’est pas très doué avec la tech et m’a vite avoué avoir eu du mal sans accompagnement. Ce sont ces petites incohérences qui l’ont en particulier rebuté. Heureusement, il reste possible pour l’utilisateur de demander de l’assistance à distance aux divers contacts enregistrés sur la Facilotab Onyx. Ces derniers pourront alors voir l’écran de la tablette depuis leur navigateur grâce à TeamViewer.
Malgré tout, l’ensemble fonctionne plutôt bien. Je n’ai pas eu de plantage irrémédiable et la tablette est restée réactive dans la plupart des cas.
Performances
Comme on peut s’en douter, la Facilotab Onyx n’est pas une bête de course. Elle reste cependant suffisamment réactive pour un usage basique. En dehors du petit crash du lanceur décrit au paragraphe précédent, je n’ai pas eu à déplorer de reboot sauvage ou de gros plantage. Les applications s’ouvrent assez vite, qu’elles proviennent du Play Store ou soient conçues par CDIP. Contrairement à d’habitude, je ne fournirai pas de résultat de benchmark. Cela me semble inutile sur ce type de produit qui ne vise pas les performances pures.
Si l’Onyx reste décente, elle m’a fortement déçu sur un point : la qualité sonore. Les haut-parleurs – au nombre de deux – produisent un son très mauvais à peine digne des tablettes low-cost d’il y a cinq ou six ans… Un fait confirmé par mon beau-père, qui bien qu’ayant une mauvaise ouïe, m’a affirmé que le son est assez désagréable à la longue. Il est bien évident que je ne m’attendait pas à la qualité d’une MediaPad M3, mais là je suis clairement déçu. Un senior amateur de films risque de vite passer son chemin à moins d’utiliser un casque audio branché sur la prise Jack 3.5mm.
Autonomie
La Facilotab Onyx est dotée d’une batterie de 6000 mAh. Les paramètres du lanceur alternatif de CDIP permettent de gérer l’utilisation de manière plus ou moins fine en définissant des horaires de veille. L’écran passe ainsi sur un affichage minimaliste de l’heure sur un fond noir. La batterie continuera cependant de se vider puisque la dalle reste allumée. Et comme ce n’est pas un affichage OLED, impossible de tirer partie du fond noir. Malgré tout, la tablette est capable de rester active une bonne grosse journée, voir deux pour les utilisateurs les moins gourmands. Par précaution, un mail peut être envoyé aux aidants et aux proches en cas de batterie faible.
La recharge prend de son côté pas mal de temps. Il faut compter plus de deux heures pour faire le plein de la batterie. Le bon point concerne le port USB Type-C qui permettra aux seniors de ne pas se tromper de sens avec la prise de charge.