C’est en même temps qu’elle a présenté ses nouveaux iPhone qu’Apple a aussi dévoilé les contours de son nouveau service baptisé Apple Pay. Avec ce nouveau service, Apple entend faciliter les achats de ses utilisateurs et met les pieds dans un nouveau secteur qu’elle espère juteux. On vous explique comment fonctionne Apple Pay.
Quelques jours avant le Keynote de présentation des nouveaux iPhone, la rumeur disait qu’Apple allait se lancer dans un nouveau secteur, celui des paiements dématérialisés. Pour autant, il était bien compliqué de savoir exactement ce que nous préparait la firme à la pomme. Depuis plus de deux semaines maintenant, ce service est actif aux États-Unis et s’il a ses détracteurs, il est déjà le moyen de paiement dématérialisé le plus utilisé au pays de l’Oncle Sam.
Apple Pay, qu’est-ce que c’est ?
Apple Pay, comme son nom l’indique, est un service qui a été mis en place par la firme de Cupertino afin de faciliter vos paiements en ligne et dans les commerces physiques. La chose est très simple, dans un premier temps vous allez enregistrer votre carte bancaire au sein de votre appareil. Apple ayant signé des partenariats avec de nombreuses banques, une bonne partie des cartes bancaires américaines, et bientôt européennes, sont compatibles.
La carte vient se loger dans l’application Passbook qui regroupe cartes bancaires, bons de réduction, cartes de fidélité ou encore titres de transport (SNCF, Air France…). Lors d’un achat, au lieu de sortir votre carte bancaire, vous sortirez votre iPhone et vous le présenterez devant le terminal de paiement qui pourra dialoguer avec votre téléphone via la puce NFC présente dans celui-ci. Il suffira de confirmer le paiement en posant votre doigt sur le capteur Touch ID de votre appareil pour valider celui-ci.
Apple veut nous simplifier le paiement, mais vous comprendrez que sur chaque transaction, la firme californienne en profite pour prélever un pourcentage. Si le système est massivement utilisé, il pourrait rapporter beaucoup. L’enjeu pour la firme californienne est énorme, cela pourrait être une future rente très juteuse.
D’autant qu’une majorité des paiements avec Apple Pay pourrait être effectuée via l’iPad ou l’iPhone. Apple Pay fonctionne aussi de la même façon avec les boutiques virtuelles. Lorsque l’on effectue un achat depuis sa tablette ou son smartphone, le paiement pourra se faire au sein de l’application via Apple Pay. Certaines applications comme Uber ou encore Fancy acceptent déjà ce mode de paiement.
Cette simplicité, qui est souvent la marque de fabrique d’Apple, a connu quelques ratés au lancement. Des consommateurs ont été débités deux fois, les terminaux de paiement ont pu connaître des ratés, mais dans l’ensemble, le système a de bons premiers retours de l’autre côté de l’Atlantique.
Déjà plus d’un million de cartes ont été enregistrées en peu de temps et le service représente déjà une part non négligeable des paiements dématérialisés. Pour le moment cantonné aux seuls États-Unis, le service pourrait rapidement franchir l’Atlantique pour s’installer en Europe et le Pacifique, car Apple lorgne sur la Chine où elle espère nouer des partenariats avec des commerces comme Alibaba.
Qu’est-ce qui est compatible avec Apple Pay ?
Si vous avez envie de tester cette nouvelle façon de payer, il faudra être équipé de la génération d’appareils sortis cette année, car pour fonctionner, le système a besoin de la puce NFC (non actif pour l’iPad) et du capteur Touch ID. Vous aurez compris que seuls les iPhone 6 et 6 Plus et les iPad Air 2 et iPad mini 3 sont compatibles avec le système de paiement.
Bien entendu, les modèles qui sortiront dans les années à venir le seront aussi, mais pour le moment les appareils qui utilisent cette technologie sont peu nombreux.
Il faudra aussi que les commerçants acceptent ce moyen de paiement, si pour le moment de grands groupes comme Nike, Disney, Mc Donalds… se sont engagés dans l’aventure, une forme de résistance s’organise aux États-Unis contre Apple Pay. Le nombre d’usagers actifs de ce nouveau mode de paiement sera le garant du succès de celui-ci, car comment les commerces feront-ils pour ignorer longtemps une nouvelle façon de payer largement plébiscitée par le grand public. Apple va essayer de refaire avec Apple Pay ce qu’elle a fait avec son Kiosque, mettre en place un rapport de force qui lui est favorable grâce à l’adoption massive de ses systèmes.
En France, un groupe comme Auchan a déjà déclaré qu’il n’était pas favorable à Apple Pay, préférant développer sa propre solution interne fonctionnant sur la technologie NFC aussi (Apple n’a rien inventé de ce côté-là). Il va de soi que si le public français adopte rapidement et massivement cette solution de paiement, le groupe Mulliez (Auchan, Leroy Merlin, Décathlon, Kiabi…) devra revoir sa position.
Pour le paiement en ligne, il faut que les applications se mettent à jour afin d’intégrer le système de paiement. Cela ne devrait pas poser trop de soucis et d’ici quelques mois, nombreuses seront les applications qui incorporeront cette nouvelle façon de payer.
Et en France, c’est pour quand ?
Si vous êtes comme moi, que le paiement virtuel ne vous effraie pas et que vous avez hâte de tester cela, il faudra faire preuve d’un peu de patience encore, sauf à vous rendre prochainement aux États-Unis.
En effet, pour le moment Apple parle d’une arrivée pour 2015 en Europe, sans préciser s’il s’agira du premier semestre ou du second. Sachant qu’Apple a tout à gagner à déployer sa solution rapidement dans les pays industrialisés, on peut penser qu’avant l’été il n’est pas impossible que certaines enseignes acceptent ce moyen de paiement sur notre territoire (on pense à Mc Donalds notamment).
Vous aurez compris qu’avec l’iPhone 6 ou 6 Plus on pourra directement payer en boutique physique ou sur le Net alors que l’iPad ne pourra servir que pour faire des achats en ligne. L’arrivée de l’Apple Watch au début de l’année prochaine devrait nous permettre de payer depuis notre montre… mais on aura le temps d’en reparler.
Je pense qu’en France le GIE Carte Bleue est déjà en train de plancher sur quelque chose de similaire pour ne pas laisser le champ libre à une société comme Apple.