Meta va-t-elle trop loin avec son IA ? Ce que dit le RGPD à partir de 2025

Meta (Facebook, Instagram) prévoit, dès le 27 mai 2025, d’utiliser les données de tous les utilisateurs adultes européens de ses plateformes pour entraîner ses intelligences artificielles. Une décision ambitieuse, mais qui suscite de nombreuses interrogations quant à la protection des données personnelles. Bonne nouvelle : vous pouvez vous y opposer. Voici tout ce qu’il faut savoir.

Un projet ambitieux au cœur des débats

Ce n’est pas la première tentative de Meta dans ce domaine. En 2024, le groupe avait déjà voulu exploiter les contenus publics des utilisateurs européens, mais avait dû mettre son projet en pause à la suite d’un bras de fer avec la Commission irlandaise de protection des données (DPC), l’autorité compétente, puisque le siège européen de Meta est basé en Irlande.

Cette fois, Meta annonce une nouvelle politique de confidentialité qui entrera en vigueur fin mai 2025, accompagnée d’une notification aux utilisateurs via application ou email. L’enjeu est de taille : toutes les publications — photos, vidéos, commentaires — pourraient alimenter les algorithmes d’IA de la firme.

Quelles données seront utilisées ?

Meta cible un vaste ensemble de données pour ses intelligences artificielles comme Meta-AI sur WhatsApp ou les modèles linguistiques tels que Llama :

Les publications publiques des utilisateurs adultes (textes, photos, commentaires accessibles à tous).
Les données issues des interactions avec les services d’IA, quel que soit l’âge de l’utilisateur.

Cette collecte soulève une interrogation majeure : la frontière entre données publiques et personnelles devient floue, remettant en question le respect du principe de minimisation des données, un fondement du RGPD.

Comment protéger vos données et vous opposer ?

Heureusement, le RGPD vous offre des outils pour dire non. La CNIL insiste sur deux moyens principaux pour limiter la collecte de vos données par Meta :

Modifier vos paramètres de confidentialité pour rendre vos futures publications privées.
Remplir un formulaire d’opposition spécifique mis en place par Meta, sans avoir à justifier votre refus.

Pour Facebook et Instagram, ces formulaires sont accessibles via les paramètres, et la CNIL recommande de les utiliser pour chaque compte, surtout si vous en possédez plusieurs ou s’ils sont liés.

Attention aux données partagées par des tiers

Important : votre droit d’opposition s’applique uniquement à vos propres contenus. Si quelqu’un publie des photos ou commentaires vous concernant, ces données restent exploitables. Pour pallier cela, Meta propose un formulaire général, sans nécessité de connexion, destiné à protéger vos données personnelles présentes sur ses plateformes par d’autres utilisateurs ou sites tiers.

Vers un équilibre entre innovation et respect de la vie privée

Ce projet souligne les tensions entre progrès technologique et protection des utilisateurs. Alors que Meta mise sur l’intelligence artificielle pour rester compétitif face à des acteurs comme ChatGPT, les autorités européennes rappellent que le respect des droits fondamentaux ne doit jamais être sacrifié.

Face à ces évolutions, il est essentiel de rester informé, d’exercer vos droits et de surveiller la mise en œuvre de ces mesures. Le dialogue entre géants du numérique, régulateurs et citoyens est plus que jamais nécessaire pour garantir une innovation responsable et respectueuse des libertés.

Meta va-t-elle trop loin avec son IA ? Ce que dit le RGPD à partir de 2025

Un projet ambitieux au cœur des débats

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Comment protéger vos données et vous opposer ?

Attention aux données partagées par des tiers

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