Voitures électriques : démêlez le vrai du faux sur ces préjugés tenaces !

Alors que les voitures électriques gagnent du terrain – représentant 15,7 % des immatriculations neuves en Europe en 2023 selon l’ACEA – de nombreuses idées reçues persistent. Entre doutes sur l’autonomie, coût des véhicules, impact environnemental ou encore disponibilité des bornes de recharge, il est parfois difficile de s’y retrouver. Avec l’Union européenne qui prévoit la fin des ventes de voitures thermiques neuves d’ici 2035, il est essentiel de mieux comprendre cette révolution automobile. Faisons le point sur les préjugés les plus tenaces !

1. Les voitures électriques sont trop chères

Vrai… et faux. Le prix d’achat d’une voiture électrique est plus élevé que celui d’un modèle thermique équivalent. Par exemple, en France, une Dacia Spring ou une Leapmotor T03 coûtent un peu moins de 20 000 euros, tandis qu’une Dacia Sandero essence débute à 12 000 euros. Pour un modèle avec une plus grande autonomie, il faut compter autour de 40 000 euros.

Mais sur le long terme, la donne change : les coûts d’utilisation sont bien plus faibles. Selon une étude de 60 Millions de consommateurs, le coût moyen aux 100 kilomètres en voiture électrique est compris entre 2,50 et 3,50 euros, contre 8 à 10 euros pour une voiture essence ou diesel. Ajoutez à cela des aides à l’achat et une fiscalité avantageuse, et l’écart se réduit considérablement.

2. Les voitures électriques demandent moins d’entretien

Vrai. Un moteur électrique contient moins de pièces en mouvement, ce qui signifie moins d’usure et de réparations. Pas de vidange, pas de filtres à huile, pas de courroie de distribution à changer. De plus, grâce au freinage régénératif, les plaquettes et disques de frein s’usent moins vite.

Selon L’Argus, l’entretien est généralement plus espacé : une révision tous les 20 000 à 30 000 kilomètres, contre 15 000 kilomètres pour un modèle thermique. Résultat : moins de passages au garage et des factures allégées.

3. Les voitures électriques sont surtout adaptées à la ville

Vrai. L’autonomie des petites citadines électriques est souvent limitée à 200 km en cycle WLTP. Mais en conditions réelles, ce chiffre peut baisser de 20 % ou plus selon 60 Millions de consommateurs, en raison du froid, de la climatisation, de la vitesse et du style de conduite.

Si vous habitez en ville et roulez principalement sur des trajets courts, une voiture électrique est idéale. Pour les longs trajets, mieux vaut opter pour un modèle doté d’une batterie plus grande ou prévoir des arrêts recharge.

4. Trouver une borne de recharge, c’est un casse-tête

Vrai et faux. Le réseau de bornes s’améliore, avec 147 000 bornes accessibles au public en France fin 2024, soit une augmentation de 36 % en un an (Avere France). L’État vise 400 000 bornes d’ici 2030.

Sur autoroute, les stations ultra-rapides (plus de 150 kW) permettent de recharger en moins de 20 minutes. En revanche, en dehors des grands axes, l’accès aux bornes dépend des investissements des collectivités. Heureusement, des applications permettent de planifier ses recharges pour éviter les mauvaises surprises.

5. La voiture électrique pollue moins

Plutôt vrai. Si la fabrication d’une voiture électrique est plus énergivore, notamment à cause de sa batterie, son bilan carbone global est bien meilleur. Selon Carbone 4, une voiture électrique génère 60 à 70 % d’émissions de CO2 en moins sur l’ensemble de sa durée de vie par rapport à un véhicule thermique.

En France, où l’électricité est majoritairement décarbonée, les voitures électriques émettent très peu de CO2 à l’usage. L’Ademe recommande toutefois de privilégier des modèles légers et économes, car plus la batterie est grande, plus son impact environnemental est élevé.

6. Mieux vaut choisir une voiture hybride rechargeable

Plutôt faux. À première vue, l’hybride rechargeable semble être le compromis parfait entre thermique et électrique. Mais en réalité, ces véhicules sont souvent mal utilisés : leur autonomie électrique est limitée (50 à 100 km), et si le moteur essence prend trop souvent le relais, la consommation explose.

D’après un rapport de la Commission européenne (2024), la consommation réelle des hybrides rechargeables serait 3,5 fois supérieure aux chiffres annoncés par les constructeurs. De plus, si les conducteurs ne rechargent pas leur batterie régulièrement, l’intérêt écologique devient quasi nul.

7. Les batteries sont mortes après 8 ans

Pas forcément. Les constructeurs garantissent leurs batteries pour 8 ans ou 160 000 km, mais en réalité, elles durent souvent bien plus longtemps. Tout dépend de l’usage et des conditions de recharge.

Quelques bonnes pratiques permettent d’allonger leur durée de vie :

  • Éviter les recharges ultra-rapides trop fréquentes, qui usent la batterie plus vite.
  • Ne pas laisser la batterie chargée à 100 % trop longtemps.
  • Stocker la voiture dans un endroit frais, car la chaleur accélère le vieillissement.

Et en cas de panne, les batteries ne sont pas forcément bonnes à jeter : de plus en plus de centres spécialisés proposent des réparations ou un second usage en stockage d’énergie.

8. L’exploitation des métaux pour les batteries pose problème

Vrai. La fabrication des batteries nécessite du lithium, du cobalt et du nickel, des matériaux dont l’extraction soulève des enjeux environnementaux et sociaux. En Chine, au Chili ou en République démocratique du Congo, ces industries sont pointées du doigt pour leurs impacts sur les conditions de travail et l’environnement.

Face à cela, l’Europe impose un recyclage accru. D’ici 2030, un règlement européen prévoit de récupérer 50 % du lithium et 90 % du cobalt des batteries usagées. Les constructeurs cherchent aussi à développer des batteries plus durables et moins dépendantes des métaux rares.

En conclusion : un tournant à bien comprendre

Les voitures électriques ne sont ni parfaites ni inaccessibles, mais elles évoluent rapidement. Alors oui, elles sont encore plus chères à l’achat, mais plus économiques à l’usage. Oui, les bornes de recharge restent un défi, mais le réseau s’améliore chaque année. Et oui, elles ont un impact environnemental, mais globalement bien moindre qu’un véhicule thermique.

L’important est de choisir un modèle adapté à son usage et d’intégrer cette nouvelle façon de se déplacer. Car qu’on le veuille ou non, la voiture électrique est là pour durer !

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