Test de la tablette OPAD Renesas V3

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Une tablette double coeur pour 129€, c’est tentant. Surtout si ce n’est PAS une HP Touchpad et qu’on peut la commander sans le secours d’aucun rituel de magie noire ou sacrifice vaudou. C’est ce que propose la tablette Opad Renesas. Fabriquée en Chine (oui : comme toutes les autres !), et destinée avant tout au marché asiatique. Elle fait partie de tout un cortège d’autres tablettes génériques « noname » qu’on peut se procurer via des sites plus ou moins spécialisés dans ce type d’exportation : dealextreme, myefox, androidstablet.net etc. Sur le papier, elle est prometteuse : Android Froyo, 512 Mo de RAM, processeur double coeur avec puce 3D et décodage HD, Wifi, bluetooth, option 3G …. Le tout dans une tablette 7’’ même pas moche… alors trop beau pour être vrai ? C’est ce que nous allons voir.

Packaging

L’emballage de la tablette est minimaliste : une simple boite blanche portant la mention « Android 2.2 tablet PC » et ornée d’un visuel on ne peut plus générique. La pauvrette n’a même pas de nom ! À l’intérieur, c’est encore une fois le minimum syndical : la tablette (heureusement !), un câble miniusb, le chargeur secteur et un petit manuel de 18 pages. Si le manuel est en anglais, on apprécie que le chargeur soit livré avec adaptateur pour les prises européennes. Sinon : pas de chiffon, pas de housse, pour le prix, il ne fallait pas rêver.

Heuuu… oui ? Quelle marque ? C’est quoi son petit nom ?
Heuuu… oui ? Quelle marque ? C’est quoi son petit nom ?

Aspect Extérieur

La Renesas est une tablette 7’’, comme la Samsung Galaxy Tab ou le Playbook de RIM. Intégralement en plastique, elle très légère : 360g à peine. Sa coque blanche et ses bords supérieurs arrondis ne sont pas désagréables à l’oeil et son look, relativement original, peut trouver son public. L’écran capacitif est entouré d’une bordure noire où se trouvent les boutons standards Android ainsi que la caméra. Cette dernière se destinant à la visioconférence avec Skype ou Fring, par exemple. On note par contre l’absence de caméra au dos de l’appareil, interdisant toute utilisation comme appareil photo, ainsi que toute prétention à la réalité augmentée. L’écran est capacitif multitouch et d’une résolution de 800×480 (WVGA) assez classique en 7’’, comme sur les Archos 70 par exemple. La qualité de l’écran est un peu en deçà de la moyenne. La précision des couleurs et les contrastes sont loin des écrans IPS présents sur les produits Apple ou du super Amoled de Samsung.

Même pas moche !
Même pas moche !

Sur le flanc gauche de l’appareil s’ouvrent deux fentes pour les hauts parleurs, tandis que son flanc droit accueille un port USB, un port mini-hdmi, une prise casque ainsi que la prise secteur. Sur le haut de l’appareil se trouvent trois boutons : deux pour le volume et un bouton marche / arrêt. C’est enfin en bas de l’appareil qu’on trouve le slot pour carte mini-SD, lequel est d’ailleurs camouflé par une mince bande de caoutchouc blanc fort disgracieux.

Ni très élégant, ni très pratique… De plus, le slot de gauche reste un mystère complet.
Ni très élégant, ni très pratique… De plus, le slot de gauche reste un mystère complet.

Spécifications Techniques

Parlons maintenant de ce que recèlent les entrailles de la bête. Son coeur est composé d’un processeur NEC EV2 dual core à 533Mhz. C’est un processeur de la famille des Cortex A9, comme l’A5 d’ Apple qui équipe les iPad 2. Toutefois, ce dernier est cadencé à 1Ghz, ce qui laisse supposer que la tablette qui nous intéresse ici sera deux fois moins rapide. Elle devrait ainsi avoir à peu près la réactivité d’un iPad de première génération, qui est mono-coeur.

Côté graphique, la puce contient un circuit PowerVR SGX 530, analogue à celui trouvé dans le Motorola Droid ou le Palm Pre par exemple. Selon NEC, le processeur graphique serait à même de décoder de la vidéo HD, ce qui est cohérent avec la présence d’une prise mini-hdmi. La tablette est plutôt bien dotée en RAM, avec 512Mo, comme l’iPhone 4. Par contre, elle possède seulement 4Go de mémoire interne. On peut heureusement lui adjoindre jusqu’à 32Go de stockage supplémentaire avec une carte micro-SD. Le produit possède un accéléromètre relativement réactif, mais qui semble avoir des problèmes d’étalonnage avec certains jeux.

Performances

Le logiciel Quadrant benchmark attribue 1300 points à la tablette, au niveau d’un Desire HD de HTC. Quant à Smartbench 2011, il lui octroie 1757 points en « productivité » (contre 1082 pour un Samsung Galaxy S) et un score de 1221 en « jeux » (contre 2700 pour ce même Galaxy S). Il devient ainsi clair que l’on n’a pas entre les mains une concurrente dangereuse pour votre DS ou votre PSP, son terrain de prédilection sera plutôt celui du surf, des emails etc.

Logiciels

Le système d’exploitation fourni est Android 2.2 (Froyo) que l’on retrouve en version brute, sans aucune surcouche. On note la présence de l’Android Market. Une bonne surprise, puisque Google ne supporte pas les tablettes qui possèdent une version d’Android inférieure à 3.0. On a aussi le plaisir de trouver ES-Explorer, un explorateur de fichier évolué, ainsi que la mini suite bureautique Officesuite Pro.

On regrettera tout de même l’absence d’Android 2.3 ou mieux : d’une version d’Honeycomb. Bien que la tablette puisse être mise à jour, je ne me fais que peu d’illusions sur le développement des futures versions d’Android sur une machine qui ne possède ni nom ni marque !

Si on cherche bien, on peut toutefois trouver des sites (parfois anglophones, ce qui est un moindre mal) proposant des mises à jour. Leurs origines sont assez nébuleuses et la procédure à suivre n’est pas toujours évidente. De plus, ces mises à jour ne concernent que la version 2.2 d’Android et ont pour fonction principale de corriger les bugs, malheureusement assez fréquents sur cette machine.

A l’usage…

A l’allumage, la tablette démarre en une vingtaine de secondes, ce qui est dans la moyenne d’un système Android. On se retrouve ensuite en terrain connu : écrans d’accueil personnalisables, widgets, barre de notification, etc. L’accès à l’Android Market (qui fera tout particulièrement plaisir aux habitués d’Archos) permet d’installer rapidement ses applications préférées.

Une fois flash 10.3 installé, il est possible d’utiliser le plugin dans le navigateur de votre choix (ci-contre, le navigateur Opera). Il faudra rester raisonnable cependant, car, malgré la présence d’une soi-disant accélération matérielle, les pages riches en contenu de ce type et les vidéos HD ralentiront lourdement la machine.

On touche peut-être ici le principal problème de la tablette : le manque d’optimisation et de finition du logiciel.

Globalement, les applications fonctionnent plutôt bien, et des jeux comme Angry Birds, Fruit Ninja, etc. ne poseront pas de problème. Malheureusement, il n’en est pas de même pour les jeux plus exigeants en matière de 3D. Aucun jeu 3D Gameloft récent testé ne s’est comporté correctement, la plupart refusant tout net de fonctionner. De plus, la « sensibilité » de l’accéléromètre rend aléatoire son utilisation ludique.

L’application Google Maps officielle.
L’application Google Maps officielle.
ANGRY BIRDS !! Tous les jeux ne fonctionnent malheureusement pas aussi bien.
ANGRY BIRDS !! Tous les jeux ne fonctionnent malheureusement pas aussi bien.

En ce qui concerne la vidéo, si les fichiers en définition standard ne posent pas de problèmes, aucun fichier HD n’a été décodé de manière fluide. La faute à un bug dans l’exploitation de l’accélération matérielle. Le même problème rend les vidéos Youtube HD illisibles. On note aussi, ça et là, des ralentissements étranges (heureusement rares), des ratés à la reconnexion Wifi lors de la sortie de veille, des redémarrages quand on a demandé une extinction, etc.

Tous ces problèmes sont uniquement imputables à des bugs logiciels et donnent parfois l’impression de se trouver devant un prototype au lieu d’un produit fini.

Ergonomie et Autonomie

À la manipulation, on apprécie la légèreté et la compacité du format 7’’ de la tablette. L’écran est moins réactif que celui d’un Ipad et le contact avec sa surface en plastique est aussi moins agréable, il « accroche » plus. Le placement des touches sensitives Android sur le côté droit fait qu’on pourra facilement en activer une par inadvertance avec la paume de la main. Des défauts qui ne sont toutefois pas rédhibitoires.

Une LED bleue témoigne du fonctionnement de l’appareil… même en veille ! Un choix étrange, on aurait préféré plus de discrétion et d’économie d’énergie. Cela dit, l’autonomie de la machine bonne, elle avoisine les 8h, ce qui est une excellente surprise ! L’insertion d’une carte micro-SD se fait par le dessous, une bande de caoutchouc obture non pas une, mais deux fentes dont l’une est complètement inutile ! Attention à ne pas se tromper sous peine de devoir sortir son tournevis. Bref, la encore, ça ne fait pas très sérieux.

Verdict

Après quelques jours d’utilisation, le bilan est en demi-teinte : on a affaire à une tablette très correcte… qui est malheureusement handicapée par un manque de finition préjudiciable. En particulier au niveau logiciel. Cette tablette sans nom ni marque n’aura pas bénéficié de suffisamment de soin à ce niveau et ne parviens pas à réaliser pleinement son potentiel. Alors finalement, est-ce un bon achat ?

Dans l’absolu, le rapport qualité / prix est plutôt correct, mais ce n’est pas une tablette adaptée à tout le monde pour autant. Elle s’adresse plus aux technophiles en recherche d’une tablette d’appoint et prêt à la mettre à jour au rythme de sortie des correctifs. Si votre budget est vraiment serré et que vous êtes prêt à fermer les yeux sur ses quelques défauts, vous pouvez lui donner une chance. Sinon, on pourra trouver du côté d’Archos une alternative un peu plus solide à l’onéreuse Galaxy Tab.

le 2 1402
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2 commentaires
  1. Salut,

    présentation intéressante, sur un matériel peu médiatisé.

    En marge de l’objet de ce test, sans faire de chauvinisme, si renesas est un groupe nippon, le SOC est fait par renesas-mobile (Rennes). avoir un français sur le même marché qu’Intel ou Nvidia, toute proportion gardée, mérite d’être signalée.

    En effet, trop de gens pensent à tord (regarder et remarquer les traits septiques de la journaliste Géraldine Muhlmann lorsqu’elle a interrogé récemment un candidat centriste) que seuls les asiatiques savent faire du transistor.

    Enfin, l’industrie, c’est la maison de brique des 3 petits cochons, le service, c’est la maison de paille. L’Irlande snobait l’UE avant la crise grace aux revenus des services, maintenant , c’est une économie en détresse, la Grèce… le Portugal… ce qui sauve l’Italie, c’est son capital industriel.

    Alors, que les chinois choisissent une techno française, c’est un point à marquer, n’en déplaise à tous ceux qui ne jurent que par les services.

    PS, relatif à la présentation de l’auteur… « En reprenant le flambeau (ardent) de l’informatique personnelle à nos bons vieux PC », je suis moins enthousiaste, j’attends de voir un serveur X11 sur Android ou quelque chose qui puisse exploiter correctement cette nouvelle puissance et ces nouveaux écrans, en attendant, les tablettes se limitent à un rôle d’assistant ou d’accès distant à une ‘vraie’ machine (exploitant le parc logiciel actuel) via un vnc ( contrairement aux netbook qui sont de vrai pc)..

  2. Ipad … Ipad … Ipad …
    Renommez votre site svp en monipadestlemeilleur.net !!
    C’est vrai que comparer une tab de 129€ à une autre de 700€, c’est normal …

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